Neuchâtel mise sur des œuvres d’art et son Musée d’art et d’histoire pour «décoloniser» la place Pury. L’avenir de la statue du négociant n’est pas bien défini.

Dans les pays de l’ex-Yougoslavie, l’érection de statues à l’effigie de célébrités de la culture occidentale témoigne des difficultés pour les communautés de trouver un narratif commun.

Le projet 100Elles* a accolé des noms de femmes aux plaques de rues portant le patronyme d’un homme, pour questionner la place des femmes dans l’espace public et leur rôle dans l’histoire.

A quoi et à qui servent les monuments? Que nous enseignent-ils du passé et du présent? Les historiens Sébastien Farré et Yan Schubert éclairent le déboulonnage des symboles coloniaux et patriarcaux.

Les quatre présidents étasuniens gravés dans le granit des Black Hills, en terre sacrée lakota, alimentent toujours la controverse sur fond de revendications territoriales.

Symbole d’une ville conservatrice et patriarcale, le Mur des Réformateurs est la cible régulière de divers mouvements sociaux. Le colosse a pourtant des pieds d’argile.

A la suite d’une pétition visant à retirer la statue de David de Pury à Neuchâtel, le politologue Kanyana Mutombo, directeur de l’Université populaire africaine à Genève, prône une approche plus consensuelle: l’érection d’un «monument bis», qui «symboliserait l’autre versant de l’histoire odieuse, en rendant enfin hommage aux esclaves noirs».

La Suisse a-t-elle tendance à cacher son passé trouble? Une partie des militants antiracistes et anticolonialistes le pensent et le voient comme un obstacle à leur cause.

De monument, le «Fritz» des Rangiers est devenu vestige. La place de ce double symbole est assurée au musée.

Le débat sur le déboulonnage des statues à la gloire de la colonisation belge au Congo porte ses premiers fruits. L’occasion pour le pays de se confronter enfin sérieusement à son passé colonial.

Faut-il expurger nos vestiges racistes et coloniaux, les muséifier, les contextualiser? Des visites guidées les plongent dans leur vérité crue. Premier volet de notre série «Sur un piédestal».