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L’armement, quoi qu’il en coûte

Le but de cette dérégulation est de rendre l’industrie de l’armement suisse plus compétitive. KEYSTONE
Armement

La neutralité a bon dos. Le Conseil des Etats s’est prononcé mercredi en faveur d’un assouplissement de la loi sur le matériel de guerre. Actuellement, les exportations sont bridées pour les pays impliqués dans un conflit ou s’ils violent gravement les droits humains.

Deux cautèles inscrites dans la loi pourraient sauter si le National suit la Chambre haute: les exportations seraient autorisées pour toute une série de pays dits occidentaux mais souvent impliqués dans des conflits, comme les Etats-Unis. Deuxième libéralisation de taille: les réexportations d’armes vers un pays tiers, actuellement proscrites, deviendraient licites si elles sont le fait d’une puissance occidentale. Des armes suisses pourraient servir à martyriser les Palestinien·nes à Gaza si elles ont transité par les Etats-Unis, par exemple.

Le but ouvertement mis en avant par le bloc bourgeois pour justifier cette dérégulation est de rendre l’industrie de l’armement suisse plus attractive et, partant, plus compétitive. Et tant pis si cela engendre de la souffrance humaine, des massacres et des larmes de sang. Devant l’attrait de rentrées sonnantes et trébuchantes, la morale ne compte plus. Ni la sacro-sainte neutralité tant chérie par l’UDC et mise en avant quand ça l’arrange.

Le Groupe pour une Suisse sans armée bat déjà le rappel des troupes pour lancer le cas échéant un référendum. Une réponse politique sans doute indispensable, la droite revenant sans cesse à la charge tant qu’on n’a pas satisfait ses quatre volontés. En effet, le dispositif actuel fait suite à un contre-projet  à l’initiative dite correctrice, lancée par les milieux pacifistes et entrée en vigueur il y a trois ans seulement.

Pour le lobby de l’armement, trois ans de trop, sans doute…

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