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Taser, rien n’est réglé

En Suisse 69 cas d'usage de ces armes ont été recensés en 2022 et 86 l’année suivante. KEYSTONE
Armes

A quand une réglementation visant à limiter et réglementer l’usage des pistolets à impulsions électriques – les fameux tasers – au niveau mondial? Amnesty International a publié hier un nouveau rapport sur ces armes dites non létales.
Un terme qui prête à confusion. Selon l’ONG, qui suit ce dossier sur le long cours, quelque 351 personnes seraient décédées aux Etats-Unis depuis 2001 à la suite de l’utilisation de ces armes. Comme elles ne sont pas qualifiées de létales, il est plus aisé d’y recourir.

Pire. Selon le rapport, le taser est utilisé comme outil de torture dans certaines dictatures comme l’Iran. Et son utilisation se généralise dans les pays garantissant pourtant les libertés publiques. De manière récurrente, il est suggéré d’équiper des services de ces armes, y compris par exemple les contrôleurs des transports publics comme l’a récemment voté le Conseil des Etats, alors qu’une solide formation est nécessaire pour éviter les dérapages.

Même en Suisse, le rapport d’Amnesty relève que depuis 2016, ces armes sont de plus en plus employées: 69 cas recensés en 2022, 86 l’année suivante «soit quatre fois plus qu’il y a dix ans». Une progression larvée et à bas bruit.

Dans le climat social de plus en plus tendu au niveau mondial, Amnesty plaide pour que ce commerce mondial soit mieux cadré, via la création d’un instrument mondial juridiquement contraignant. La répression du mouvement des gilets jaunes en France avait mis en évidence les risques induits par les armes non létales.

Quelque 25 personnes ont ainsi perdu un œil dans le cadre de l’utilisation des flashballs, et 5 personnes ont perdu une main en lien avec les grenades de désencerclement.

A tout le moins, un cadre global mettrait un tant soit peu d’ordre dans ce commerce d’armement qui participe du recul des libertés publiques, voire au maintien de régimes autoritaires.