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À contresens sur l’autoroute

Sophie Coulet déplore les 5.3 milliards annoncés pour l’aménagement de nouvelles autoroutes.
Environnement

Je pense pouvoir raisonnablement affirmer que la Suisse offre un cadre de vie assez agréable. Montagnes, lacs, plaines, climat, la nature y est accueillante et les températures jusqu’à présent vivables. Pourtant, la hausse des températures y est deux fois supérieure à la moyenne mondiale. En parallèle, les sols s’assèchent et la pression sur la biodiversité s’intensifie. Sans m’appesantir sur les problèmes qui nous guettent, je préfère souligner le fait qu’il est encore possible de ralentir ces phénomènes afin de conserver un territoire où il fait bon vivre. Nous en avons les moyens… à condition de faire les bons choix et de prendre les bonnes décisions.

Allouer 5.3 milliards de crédits d’aménagement pour de nouvelles voies d’autoroutes ne fait clairement pas partie des bonnes décisions. Et ce, même en termes de mobilité, sachant que construire de nouveaux axes routiers n’a jamais diminué les embouteillages, et qu’aménager le territoire afin de pouvoir réduire le trafic individuel motorisé est indispensable pour diminuer la consommation d’énergies fossiles, la pollution, les émissions de CO2 et l’emprise sur les terres, notamment agricoles.

Je n’ai jamais compris comment il était possible de ne pas voir le panneau de sens interdit et de s’engager à contresens sur l’autoroute. Aujourd’hui, les 5.3 milliards annoncés pour les nouvelles autoroutes suscitent un peu la même stupéfaction. Etre à ce point à contresens des mesures que nous devons prendre pour lutter contre le changement climatique et conserver la qualité de notre territoire est incontestablement dangereux. Il nous faut maintenant tout faire pour corriger ce vote irresponsable du parlement.

Sophie Coulet,
Genève

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