Je réagis à votre article sur la série Transatlantique. D’emblée j’annonce de ne pas avoir visionné les épisodes disponibles. La liste des personnages représentés, ou plutôt ceux qui ont été occultés, me suffit pour douter de la véracité historique, par omission, de cette série. Le rôle de mon beau-père, Daniel Bénédite, et de son épouse, Théodora Prins (les parents de mon épouse Caroline Finkelstein), au Centre américain de secours (CAS) semble totalement ignoré par les créateurs de cette série. Varian Fry a créé le CAS en septembre 1940 à Marseille et Daniel Bénédite est devenu son bras droit un mois plus tard. De surcroît, ce dernier l’a remplacé comme responsable du centre à la suite de l’expulsion de Fry en septembre 1941, et ce jusqu’à sa fermeture sur décision judiciaire.

Pour un ouvrage qui se veut historique, comment admettre que ses créateurs n’aient pas consulté l’Association Varian Fry à Marseille, dont l’objectif essentiel est la réflexion historique et de rendre hommage à Varian Fry et à son comité? En quatre mois de tournage dans la cité phocéenne, pas une seule minute pour une rencontre avec cette association? Comment ignorer les travaux historiques remarquables de Jean-Michel Guiraud, agrégé et docteur en histoire, et de Jean-Marie Guillon, professeur émérite des universités (Aix Marseille Université, CNRS, TELEMMe d’Aix-en-Provence), notamment dans la présentation de l’ouvrage de Daniel Bénédite Un chemin vers la liberté sous l’occupation (Ed.  du Félin, 2017), pour lequel le travail d’édition et d’annotation a été récompensé par le Prix littéraire national de la Résistance 2018.

Non, je ne regarderai pas cette série par respect pour la famille de Danny et de Théo.

Nathan Finkelstein, Tannay (VD)