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Pour une sanction plus équitable

Sophie Coulet avance une proposition pour un peu plus d’équité dans les infractions au stationnement.
Mobilité

Horocontravention… peut-être faudrait-il inventer ce mot. Ce matin encore, une rue bloquée par un camion-poubelle qui ne parvient pas à passer à cause d’un SUV, surdimensionné pour la rue, garé à un emplacement interdit. Plus loin, un autre SUV garé sur une piste cyclable. Il est difficile de ne pas constater que bon nombre d’infractions au stationnement sont le fait de véhicules luxueux.

Une première explication à cela est sans doute que la Suisse les adore et abrite de nombreux résident·es ayant les moyens de se les offrir. Il en circule donc beaucoup sur nos chaussées. Une autre explication peut cependant être apportée: les conducteur·trices de certains de ces engins se permettent sans doute de prendre des libertés en matière de stationnement parce qu’une amende ne pèse pas bien lourd dans leur budget. Une contravention sur le pare-brise, c’est comme un ticket d’horodateur, non? Certain·es se garent ainsi parfois quotidiennement sur des places interdites, notamment celles réservées aux livraisons, ou gênent la circulation des véhicules professionnels, des cyclistes ou des piéton·nes.

Ne faudrait-il pas réfléchir à un système de contravention tenant compte de la valeur du véhicule en infraction, afin que la sanction, si elle n’est plus identique pour tous du point de vue de son montant, soit un peu plus équitable en termes de pénibilité à la régler? Sans doute cela éviterait-il que certain·es se permettent de garer leur voiture n’importe où, sous prétexte qu’ils ou elles se fichent éperdument d’être amendé·es. Un peu plus d’équité donc, pour un peu moins d’impunité.

Une telle question mériterait aussi d’être soulevée pour le péage urbain actuellement en débat: si l’accès des véhicules individuels motorisés à la ville doit être réduit pour des raisons de santé publique, de climat et de bien-être, il serait cependant totalement injuste que le centre urbain devienne la chasse gardée de conducteurs et conductrices pour lesquel·les·les le coût du péage serait dérisoire.

Au fond, n’existe-t-il pas déjà l’impôt sur les véhicules calculé selon la puissance, ou les jours-amende dont la valeur dépend de la situation économique de l’accus·ée ?

Sophie Coulet, Genève

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