Réformer la politique alimentaire
Le Niger est doté d’un énorme dispositif national qui vise à prévenir et à lutter contre l’insécurité alimentaire. Pourtant, à la fin 2004, non seulement le gouvernement a tardé à annoncer les pénuries céréalières auxquelles il faudrait faire face au printemps 2005, mais de plus, les différentes opérations mises en oeuvre n’ont pas du tout été satisfaisantes et adéquates. De ce fait, une réforme sérieuse de la politique alimentaire doit être envisagée. Mais, alors que 90% de la population vit de l’agriculture, la problématique alimentaire semble être un sujet tabou au sein du gouvernement et les autorités sont souvent réticentes face à l’ingérence humanitaire.
Les échanges d’informations et la collaboration sont difficiles. Bien que cela concerne un autre domaine, nous pouvons tout de même signaler que la manière avec laquelle le gouvernement tente d’étouffer la rébellion touarègue qui se déroule actuellement dans le nord du pays témoigne clairement de cette tendance à vouloir régler les problèmes en interne et à l’abri de tout regard. Ces derniers temps, seule la reprise du cours de l’uranium a eu un écho médiatique faisant sortir le Niger de l’ombre. Il ne reste plus qu’à espérer que les bénéfices engendrés par cette ressource nucléaire qui, à l’échelle internationale, a le vent en poupe, aura des retombées sociales positives.
Des milliers de familles nigériennes cohabitent avec le déficit alimentaire et/ou la malnutrition, c’est une réalité incontournable. Leur environnement social et naturel ne leur donne que peu d’alternatives. Il est grand temps de réviser notre vision occidentale du développement – aussi bien au sein des structures nationales qu’internationales – et de réfléchir sur les réels besoins des communautés rurales qui aspirent avant tout à une autonomie et une souveraineté alimentaire. JA