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Lointaine et hautaine «proximité»

Matteo Campagnolo lance un cri d’alarme.
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Chic, la Ville se soucie de notre confort: le luxe! On installe un revêtement sans bruit, même sur un chemin dit privé, où la vitesse est depuis toujours limitée à 30 km à l’heure! Ce sera si silencieux que les voitures deviendront aussi dangereuses que les vélos qui déboulent à toute allure, sur ce chemin très pentu. C’est à peine si on entendra les motos pétaradantes au milieu des belles nuits d’été…

Seulement voilà, on ne pense pas à celles et ceux à qui nous devons une partie de notre confort et de notre niveau de vie quotidien. Je vois déjà la manchette: «Concierge écrasée par un container».

Car la belle feuille aux couleurs de la Ville qui annonce la fermeture de la route au trafic spécifie que les ordures ménagères devront être acheminées en haut ou en bas de la rue. A l’essai, c’est plus facile à dire qu’à faire: toute la famille du concierge y a à peine suffi. Mais on connaît le dévouement des vrais concierges à l’ancienne, une espèce en voie d’extinction, comme tant d’autres, et pour cause, et qu’il faudrait protéger, soit dit en passant.

Le samedi: beau temps. Le dimanche: temps superbe. Il pleut la nuit du dimanche au lundi, puis temps couvert. Lundi matin, rien ne se passe, ni l’après-midi. Renseignements pris au numéro indiqué sur la feuille, on apprend qu’à cause la météo, au cours de la séance du vendredi, les travaux avaient été annulés. Mais que le délai était trop court pour mener une nouvelle campagne d’affichage: «On vous préviendra quand les travaux seront agendés de nouveau!», annonce le chef du bureau, bon prince.
Après ce coup de fil, les régies reçoivent l’information, qu’elles répercutent à 16h23 aux locataires! L’administration est devenue une foudre. Le ciel l’entende.

Matteo Campagnolo, Genève

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