Opinions

«Le racisme n’est pas une fatalité»

Zully Faralli réagit aux récents actes racistes qui ont visé le conseiller communal socialiste lausannois Samson Yemane.
On nous écrit

Cela commence à faire beaucoup, à nos yeux. Nous venons à nouveau d’assister en Suisse romande [après des actes similaires visant la députée vaudoise d’Ensemble à gauche Mathilde Marendaz] à un odieux acte raciste à l’égard de M. Samson Yemane, administrateur et coordinateur de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR).1> Lire Le Courrier du 12 septembre. M. Yemane, qui est également conseiller communal de la Ville de Lausanne, a reçu un courrier anonyme raciste et haineux intitulé «Mort aux réfugiés». Le message suivant lui a été adressé: «Dans la rue, n’oublie pas de te retourner, parce qu’ils aura quelqu’un derrière pour t’enfoncer une lame de 20 cm dans ta colonne vertébrale. Non, on ne va pas te tuer sale b***, mais t’handicaper a vie.»

Ces expressions d’une pensée radicale, les menaces de mort à caractère raciste, sont de véritables dangers pour notre société et doivent dès lors être condamnées avec force et détermination. A l’heure où les défilés à revendication d’extrême droite sont en forte augmentation un peu partout, il importe aujourd’hui de mettre fin à l’insécurité juridique relative à l’utilisation en public de symboles de discrimination raciale faisant appel à l’extrémisme et à la violence. Selon la dernière enquête de l’Office fédéral de la statistique sur le «vivre ensemble», le taux de victimes de discrimination ou de violence grimpe à 40% pour les personnes issues de la migration et à 50% dans la classe d’âge des 15 à 24 ans.

Faut-il le rappeler, le racisme n’est pas inné mais bien le résultat d’attitudes et de comportements induits par des modèles négatifs exprimés publiquement par celles et ceux qui en font une profession de foi. Si la lutte contre le racisme a connu ces dernières années des avancées significatives, grâce notamment à l’adoption d’une norme pénale antiraciste, il reste encore beaucoup à faire. Des mesures de prévention, de sensibilisation et de lutte sont nécessaires afin de favoriser la prise de conscience, via les médias ou par une formation sur le racisme en milieu éducatif et professionnel.

Le renforcement des effectifs d’actrices et d’acteurs civils, fédéraux, cantonaux et communaux, des lieux d’accueil et de consultation pour les victimes est impératif et urgent. Favoriser la prise de conscience, c’est mettre en action des projets individuels et collectifs pour une meilleure coexistence humaine. Mais coexister implique aussi d’accepter la diversité. Si nous allons un peu plus loin dans le contact humain, cette connexion peut nous aider à mieux connaître la réalité, les besoins, les émotions de l’autre et permet ainsi le respect et une relation authentique. Ceci est une excellente façon de s’enrichir et de se développer.

Zully Faralli, membre du Comité des femmes socialistes neuchâteloises.

Notes[+]

Opinions Votre lettre On nous écrit

Connexion