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«Militantes et féministes, nous avons rejoint la Liste d’union populaire»

Des militantes de la Liste d’union populaire (LUP) répliquent à l’encart publicitaire signé par des soutiens de la coalition Ensemble à gauche (Solidarités, PdT, DAL) paru dans notre édition du 16 février. Le texte en question incriminait les fondateurs de la LUP de «pratiques violentes et sexistes». Un procédé «calomnieux», qui «nous dénie le droit à une pensée propre», ripostent les militantes LUP.
Elections genevoises

Nous, militantes de la Liste no 11 d’union populaire (LUP), souhaitons réagir à l’encart publicitaire calomnieux paru dans Le Courrier le 16 février dernier, qui ferait de nous les supportrices et idiotes utiles de prétendues pratiques machistes et brutales. Un tel procédé est non seulement insultant pour les militantes que nous sommes et nos camarades, mais également grave d’un point de vue féministe car il nous invisibilise et nous dénie le droit à une pensée propre.

Trente et une candidates issues du monde du travail, de l’activisme syndical et associatif se sont regroupées avec 30 autres camarades autour d’un programme qui vise à changer notre quotidien, ici et maintenant. A la LUP nous n’avons pas de «dirigeants» – ni de présidence – et prenons nos décisions dans des assemblées générales où la majorité tranche. Si besoin est vraiment de le préciser, aucun comportement brutal, violent ou sexiste n’a sa place au sein de notre mouvement et nous ne le tolérerions pas.

Nous sommes féministes et avons choisi de nous investir au sein de la LUP car nous voulons répondre aux préoccupations immédiates du plus grand nombre en dessinant l’horizon d’une autre vie, en rupture avec les logiques du profit privé. Nos valeurs essentielles: l’égalité maintenant, la démocratie réelle, la priorité au bien commun et la restauration urgente de l’équilibre entre l’être humain et la nature.

L’un des actes principaux de notre campagne est le lancement d’une initiative intitulée «Des crèches gratuites pour tous les enfants» qui vise à rendre les crèches gratuites tout en créant de nouvelles places afin de couvrir les besoins de la population. Le développement d’un service public de la petite enfance est évidemment une mesure forte en faveur de l’égalité, puisque ce sont encore bien souvent les mères qui assurent la prise en charge des enfants lorsque les solutions de garde font défaut. Le manque de structures d’accueil participe ainsi des discriminations que continuent de subir les femmes sur le marché du travail, avec des graves répercussions jusque dans la retraite.

Nous pensons que les personnes ayant signé cet encart publicitaire desservent en réalité la cause qu’elles prétendent défendre. Nos vrais adversaires, ce sont ceux qui prônent des politiques antisociales, régressives et souvent racistes, qui vont à l’encontre des droits des femmes. A l’heure où 10% des femmes indiquent avoir subi des discriminations en lien avec leur maternité, où l’écart salarial global reste de 18% et où un camouflet vient d’être envoyé à la face de toutes les travailleuses de notre pays en retardant leur départ en retraite, il est urgent de garder le cap d’une gauche combative qui ne mélange pas la politisation du personnel avec la personnalisation du politique. C’est pour notre part contre ces adversaires-là que nous continuerons de nous battre, comme nous l’avons fait jusqu’à présent – et nous appelons les féministes de notre camp politique à garder leur énergie pour ces combats communs qu’il nous faudra encore mener. Pour le reste, ne nous libérez pas, on s’en charge!

* Signataires: Anouchka Bajrami, Bénédicte Baud, Leonor Buscaglia, Gabriela Bakalovic, Gloria Castro, Michèle Courvoisier, Oona Connoly, Fitore Duraku, Nadia El-Hindi, Fernanda Ferreira, Georgina Gerber, Monica Granda, Anouk Haas, Liliane Marchand, Sophie Marchand, Marie-Pierre Maystre, Manuela Koné, Danielle Parmentier, Julie Peradotto, Coline Pernot, Stéfanie Prezioso, Maria Rede, Yamile Restrepo, Devrim Sahin, Audrey Schmid, Camille Siegenthaler, Claire Sottas Blattman, Adeline Suter, Marie-Eve Tejedor, Salika Wenger, Giulia Willig, Nicoletta Zappile.

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