Édito

Après le foot business, le foot bancaire

Après le foot business, le foot bancaire
Le siège de la FIFA à Zurich. KEYSTONE
Emprunts à la FIFA

Plusieurs villes romandes, a révélé la RTS, ont procédé à des emprunts à court terme auprès de la Fifa (la faîtière mondiale des associations de foot) qui ne sait que faire de ses liquidités. Ceci à des taux plus qu’attractifs, puisque parfois négatifs.

Ce qui provoque du tirage: à gauche, car ces municipalités sont souvent à majorité rose-rouge-verte; mais à droite, aussi, où on ne se prive pas de brocarder le double discours des partis de l’alternative qui critiquent la Fifa – les polémiques autour du Mondial au Qatar sont encore dans tous les souvenirs – tout en profitant de l’aubaine. De bonne guerre.

Au-delà de l’aspect un brin cocasse des révélations de la RTS, cette irruption du foot business dans un marché que l’on croyait réservé aux banques pose plusieurs problèmes. Institutionnels, tout d’abord. Il n’est pas très sain que des collectivités se refinancent auprès d’une institution opaque et qui a quelques pierres dans son jardin. On songe aux multiples poursuites pour corruption engagées contre tel ou tel dirigeant. Cela rend problématique le rôle de surveillance de l’Etat sur cet organisme, voire les arrangements fiscaux conclus avec lui. Rappelons que plusieurs affaires ont abouti devant les plus hautes instances judiciaires suisses.

Politique ensuite. Il apparaît que les mécanismes de contrôle – dévolus à la Finma, l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers – s’appliquant aux banques classiques pour éviter des opérations de blanchiments se retrouvent dans une zone grise dans le cas d’espèce des prêts octroyés par la Fifa.

Un angle mort des plus préoccupants. Et qui plaide pour que les pouvoirs publics se dotent de lignes directrices un peu strictes en la matière, à l’instar de ce qui se fait dans le domaine des fonds de prévoyance. Ce qui, visiblement, semble avoir fait défaut.

Opinions Édito Philippe Bach Emprunts à la FIFA

Autour de l'article

Connexion