Aéroport: le déni démocratique
Il n’est pas encore venu le temps où il fera bon vivre sous les avions. A Genève, le Conseil d’Etat a pourtant rendu un hommage appuyé au nouveau cadre réglementaire approuvé par Berne en matière de plafonnement du bruit aérien. Celui-ci prévoit une réduction des nuisances… à l’horizon 2030. Concrètement, des quotas sont prévus pour les vols après 22h avec un système de contrôle annuel et des taxes jugées dissuasives pour les compagnies en cas de non-respect.
Tout en rappelant la nécessité de réduire les impacts environnementaux et climatiques du trafic aérien, les autorités confirment la «nécessité» de conserver les paramètres d’avant la crise sanitaire, soit 25 millions de passagers et passagères en 2030. Avec un atterrissage ou un décollage toutes les nonante secondes, et ce 365 jours par an.
La nécessité, mais de quelle nécessité parle-t-on? A l’heure de l’urgence climatique, c’est évidement une toute autre lecture que fait la société civile. Celle-là même qui bataille depuis des années pour augmenter la qualité de vie de cette partie du canton abritant des quartiers populaires. Celle qui avait lancé une initiative – pour un pilotage démocratique de l’aéroport –, acceptée par le peuple en 2019.
Trois ans plus tard, la volonté populaire ne s’est toujours pas concrétisée. C’est donc devant la justice que les associations se tournent désormais pour revendiquer le droit à la santé, à un environnement sain, mais aussi le respect des engagements climatiques pris par la Suisse.