Qui se ressemble s’assemble
Les mots chaleureux du premier ministre israélien, Yair Lapid, à Giorgia Meloni après sa nomination à la tête du gouvernement italien sont un crachat sur les tombes de nos grands-parents. Il aurait pu et dû se contenter d’une déclaration protocolaire, comme l’a fait le Ministère des affaires étrangères. Mais non, il a parlé d’alliance, d’intérêts communs et de valeurs partagées. La disciple de Benito Mussolini, l’ancienne membre du Mouvement social italien (MSI) fasciste ne pouvait espérer meilleur allié.
Quand on est raciste, on est aussi antisémite. Tôt ou tard, les préjugés anti-juifs sortent de l’ombre, même si, ces dernières décennies, ceux-ci sont recouverts d’une grosse couche d’islamophobie… et d’amour d’Israël. Les racistes comme Meloni aiment l’Etat juif car il est en première ligne dans la guerre contre les musulmans.
La nouvelle première ministre italienne s’ajoute à la longue liste des allié·es non recommandables de l’Etat hébreu: depuis les généraux de la junte argentine dans les années 1970 jusqu’au disciple du dirigeant des Croix de Feu pronazis, le président hongrois, Viktor Orban.
«On a les amis qu’on peut» avait déclaré à l’époque Yitshak Rabin, ne cachant pas sa gêne de ces alliés infréquentables. C’était une autre époque, car aujourd’hui on assume pleinement les alliances nauséabondes sans même avoir à les justifier par une soi-disant «menace soviétique» ou un «encerclement arabe». Quant à moi, je dirais plutôt «qui se ressemble s’assemble»: l’Etat d’Israël n’a plus rien à voir avec l’histoire sanglante de nos grands-parents et des générations qui les ont précédés. C’est un Etat-voyou qui, de temps à autre, instrumentalise leurs souffrances pour justifier sa brutalité coloniale et ses alliances pestilentielles.
* Militant anticolonialiste israélien, fondateur du Centre d’information alternative (Jérusalem/Bethléem).