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Loi Covid 19: douloureuse absence d’alternatives

Loi Covid 19: douloureuse absence d’alternatives
KEYSTONE
Covid-19

La loi Covid 19 mise en votation le 28 novembre provoque un désarroi profond. Dans ce genre de cas, il vaut souvent la peine d’en revenir aux fondamentaux des valeurs du peuple de gauche. Ceux de la solidarité avec les personnes les plus vulnérables, notamment avec celles qui risquent de payer les pots cassés, les travailleuses et les travailleurs les plus vulnérables, les jeunes, les personnes âgées et certains malades…

Deux raisons sont avancées pour justifier un non à la loi. La première est un refus frontal des mesures visant à mettre fin à la pandémie, notamment la vaccination à laquelle les autorités poussent via le certificat Covid. Un mauvais argument. Il traduit un individualisme forcené dont se nourrit la pensée néolibérale, voire une forme d’égoïsme – le mieux serait que tout le monde se vaccine pour que, moi, je n’aie pas besoin de le faire tout en étant protégé·e.

Car il faut bien opposer une politique sanitaire à cette pandémie. Quelles seraient les alternatives? Un retour au confinement qui a fait tant de dégâts sociaux, psychologiques et économiques? Ou un laisser-faire qui verrait les 11 000 morts en Suisse être multipliés par un facteur respectable? On pourrait plutôt défendre une obligation vaccinale. Une pratique qui n’est pas dans les us et coutumes d’une Suisse très libérale, un tabou pourtant discutable. Mais des mesures médianes existent aussi. Par exemple vacciner obligatoirement les groupes à risques – les plus de 60 ans et certaines victimes de pathologies qui les mettent davantage en danger. Au nom de quoi la liberté des uns de ne pas se vacciner peut-elle justifier l’état d’urgence qui est le nôtre depuis bientôt deux ans? Celles et ceux qui défendent cette position en sont d’ailleurs rapidement amené·es à utiliser des arguments et des chiffres qui sortent du rationnel.

Deuxième argument des partisan·nes du référendum, et davantage recevable celui-là: la crainte de l’Etat Big Brother. Le pass sanitaire constitue effectivement un dangereux précédent qui doit inspirer une méfiance objective et auquel il convient d’opposer une vigilance démocratique.
Mais en l’absence d’alternative, que faire? Refuser la loi et admettre la poursuite, voire la reprise, de la pandémie, ses effets sanitaires qui frapperont les plus faibles et les faillites en cascade? Car les mesures d’aides aux personnes et entreprises tomberont elles aussi. Irréaliste et choquant.

Il convient donc, dans une saine compréhension des valeurs progressistes, de soutenir une loi qui donne des réponses crédibles à une pandémie qui pourrit notre quotidien depuis deux ans. Et d’admettre que le pass sanitaire est un pis-aller, qui n’empêche nullement une vigilance politique par rapport aux risques de dérives et une défense de l’Etat de droit qui est un des fondements de la démocratie. En portant par exemple l’exigence qu’il dure effectivement le moins longtemps possible.

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