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Erreurs de communication

Selon Jean-Charles Kollros, les autorités et le politiquement correct nourrissent directement le complotisme.
Pandémie

Lecteur attentif du Courrier, j’ai particulièrement apprécié le récent article de Sophie Dupont «Quand le complotisme attise la haine» du 30 septembre dernier. Je suis en effet intimement persuadé que notre société n’a pas encore pris pleinement conscience des effets du complotisme sur les comportements, à l’image d’un virus – encore plus terrible que le Covid-19 – pervertissant les âmes et les comportements. Les sceptiques n’ont qu’à plonger dans The Wave (La Vague), la très édifiante nouvelle de Todd Strasser, pour comprendre que l’on va droit dans l’avènement d’une contre-société autoritaire. Il convient donc d’approfondir les analyses.

Expert en stratégie politique et médiatique, au bénéfice d’expériences concrètes de chef de campagne heureux (au profit notamment des élections réussies d’Oskar Freysinger, puis de Céline Amaudruz) et appelé il y a peu au secours de l’antenne romande des Amis de la Constitution lors du premier référendum contre la Loi Covid, je suis bien placé pour mesurer combien le complotisme se nourrit quotidiennement des erreurs de communication et des positionnements maladroits de nos autorités.

On en a la preuve au niveau fédéral au travers de la stratégie sanitaire incarnée par Alain Berset, politique fondée sur la peur et les non-dits (un certificat sanitaire qui incarne de fait une obligation vaccinale), mais aussi à l’échelle cantonale et communale lorsque des conventions secrètes unissent des promoteurs de l’éolien aux élus… Le manque de transparence, les cachotteries, les petits arrangements entre copains et les problèmes non réglés, autant de petits plats douteux qui font le beurre des complotistes de tous poils, heureux d’attiser ensuite la haine et la violence.

En train de mettre la dernière main à un petit essai sur le complotisme en temps de pandémie, j’ose même aller plus loin: si le complotisme pourrit aujourd’hui nos démocraties jusqu’à la moelle, c’est aussi la faute à des années de politiquement correct empêchant d’affronter les vrais problèmes, à commencer par ceux que l’on croyait pouvoir cacher au bon peuple. Pandémie, complotisme, société fracturée et planète en danger: le cocktail est explosif et exige que le prochain parlement national soit très largement régénéré par des esprits vraiment libres.

Jean-Charles Kollros, Veytaux (VD)

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