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Trahison

François Mireval rappelle que la gestion de l’espace public est une prérogative cantonale.
Votations

Dimanche prochain, nous votons sur une initiative concernant la dissimulation du visage en public. C’est bien sûr d’un texte «anti-burqa» qu’il s’agit, comme le montre la campagne de la droite dure.

Certains initiants invoquent dans les médias les racines chrétiennes de la Suisse pour inciter à voter oui. Il y a quelques semaines pourtant, les mêmes représentants de l’UDC et de l’USAM (Union suisse des arts et métiers, qui fédère une grande partie des PME) réclamaient une priorité absolue à donner à l’économie sur le sanitaire, quitte à risquer que des personnes âgées contractent le Covid-19 et décèdent: après tout disaient-ils, il faut bien mourir de quelque chose, et ces seniors sont de toute façon proches de la fin de leur vie. Ce «sacrifice» serait, disaient-ils, justifié par la nécessité de maintenir à tout prix l’activité des entreprises. Pourtant un commandement biblique ordonne explicitement d’honorer nos parents, et par extension tous les aînés… Quelle trahison des racines invoquées!

Les mêmes oublient que la gestion de l’espace public est une prérogative cantonale, comme la police. En témoignent les votes favorables à des textes analogues à l’initiative au Tessin et à St-Gall, mais des refus dans quatre autres cantons, dont Glaris par sa Landsgemeinde. L’UDC est donc prête à piétiner cette dernière comme un vulgaire bailli habsbourgeois!

C’est donc bien le non à l’initiative qu’il faut choisir.

François Mireval,
conseiller municipal de la Ville de Genève (PS)

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