David Collin s’en est allé
C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de David Collin le 30 septembre, après une longue maladie. Nous avions eu plusieurs fois l’occasion de nous entretenir avec celui qui produisait le Labo, à la RTS, une émission de création radiophonique internationalement reconnue, et qui avait signé romans, essais et récits voyageurs.
Journaliste, écrivain, directeur de collection aux éditions genevoises Metispresse et La Baconnière, cet infatigable passeur des lettres, né à Annecy en 1968, s’était installé à Fribourg où il avait étudié la littérature française et la philosophie. Ouvert sur le monde, David Collin aimait les projets transversaux, le dialogue avec les artistes. Il était actif au sein de la revue littéraire lyonnaise Hippocampe, avait été membre pendant plusieurs années du comité de La Revue de Belles Lettres, et avait également collaboré à la programmation de manifestations littéraires.
Son œuvre explore la mémoire, les traces, le hasard. Après Train fantôme (2001), Bourse Anton Jaeger du premier roman, il avait publié Les Cercles mémoriaux puis deux ouvrages aux Editions Hippocampe où s’articulent voyage et littérature: Vers les confins / voyages, dérives, épiphanies (2018) et La Grande Diagonale, avec Victor Segalen (2019), dont nous nous sommes fait l’écho.
C’est une figure attachante et très présente des lettres romandes qui disparaît bien trop tôt. David Collin laisse derrière lui trois enfants. Sa générosité et sa gentillesse nous manqueront. Nous reste à embarquer avec lui, dans les pages et sur les ondes, où sa voix nous enchante depuis une vingtaine d’années entre carnets de route sur les cinq continents, fictions et documentaires de création, ou entretiens au long cours avec des écrivains aimés. Bon voyage, David.