Une campagne révélatrice
Une agression doublée d’insultes et de menaces, des militants pris à partie, des messages haineux, la campagne en faveur de la pénalisation de l’homophobie, qui s’achève cette semaine dans les urnes, n’aura pas été de tout repos. Une poussée d’agressivité que les associations mettent néanmoins en contexte: de tels actes s’égrènent malheureusement au quotidien, campagne de votation ou pas.
Ecume d’une haine ordinaire, les actes que nous avons recensés contestent les propos lénifiants des opposants à la réforme du code pénal, minimisant la stigmatisation infligée aux personnes homosexuelles, lesbiennes ou bisexuelles. La loi serait inutile et, dès lors, l’entrave à la liberté d’expression disproportionnée. Or, on le voit, la haine de la différence demeure enracinée, et son éradication exige des mesures nouvelles et fortes.
Bien sûr, les coups et les insultes n’ont pas attendu la votation du 9 février pour tomber sous le coup de la loi. Mais se faire traiter de «sale gouine», comme lors de l’agression que nous relatons, n’est pas uniquement un affront, c’est aussi la négation du droit à l’identité. Une agression verbale qui va au-delà de l’insulte. Et que la société doit refuser et condamner explicitement. A commencer par les urnes ce dimanche.