Il souffle un vent frais à Neuchâtel. Et ce malgré le réchauffement climatique.

Une poignée de jeunes politiciens se bat pour faire valoir la voix des jeunes dès 16 ans dans les urnes. Et l’enthousiasme est au rendez-vous dans ce canton pionnier en matière de vote pour les femmes et les étrangers. L’exécutif et le législatif soutiennent cette proposition audacieuse sur laquelle se prononceront dimanche les Neuchâtelois. Même Marie-Antoinette Crelier, 89 ans, figure de la lutte pour les droits des femmes, est sortie de sa retraite pour défendre cette initiative précurseur.

Il faut dire qu’une jeune femme suédoise au courage contagieux n’est pas passée très loin. A l’heure où les forêts s’embrasent, la jeune génération a compris qu’elle ne pouvait plus laisser ses aînés décider du futur. Elle en a fait la preuve en prenant régulièrement la rue depuis plus d’une année: elle est bien plus réaliste que la plupart de nos dirigeants.

Les 16-18 ans revendiquent haut et fort le droit de participer à nos institutions politiques et ils sont convaincants! Même l’UDC et le PLR n’osent leur opposer l’argument du manque de maturité pour le devoir civique. Ils s’emberlificotent dans un argumentaire qui pointe du doigt un manque de cohérence entre majorité civile, civique et pénale, sans parler du fond: le droit des mineurs à être entendus!

C’est vrai, si l’initiative est acceptée, elle ne viendra pas révolutionner la politique neuchâteloise. Le corps électoral serait élargi d’au maximum 4000 personnes. Un oui serait pourtant une inspiration pour les autres cantons romands. Cela donnerait une légitimité supplémentaire à l’engagement des jeunes, aujourd’hui si crucial face aux défis environnementaux qui nous attendent.