Neuchâtel

Mirage fiscal

Mirage fiscal
Le Grand Conseil neuchâtelois. JPDS
Fiscalité

Selon Albert Einstein, la définition de la folie est «de répéter inlassablement les mêmes choses et d’espérer un résultat différent». De quoi se poser des questions sur la politique fiscale libérale des autorités neuchâteloises, pourtant majoritairement de gauche. Mercredi, le Grand Conseil a voté la double réforme voulue par le gouvernement (personnes physiques et morales) et a validé une nouvelle baisse des impôts pour les entreprises. Neuchâtel a ainsi réduit le taux d’imposition du bénéfice des sociétés de 15,6% à 13,6%. L’entente contre-nature PS-PLR n’a eu aucun mal à se défaire de l’opposition du groupe POP-Verts-Sol.

Comment justifier cette politique? Par l’habituelle volonté de «doper l’économie» et d’attirer des multinationales, censées être pourvoyeuses d’emplois et d’impôts. A 15,6%, Neuchâtel, qui applique encore les statuts spéciaux, disposait déjà d’une fiscalité très généreuse. Pour quels résultats? Une assiette fiscale qui dépend pour moitié de 10 entreprises (sur un total de 8000), un budget déficitaire avec son lot de coupes dans les prestations sociales et 16 compagnies internationales attirées en une année. En 2008, le canton en avait séduit presque le double. On a connu politique publique plus efficace.

De l’aveu même du Conseil d’Etat, sa réforme devrait provoquer un manque à gagner important tant pour le canton que les communes. Des faits têtus qui ne l’empêchent pourtant pas de soutenir que moins fera plus. Déroutant, au moment où la fronde contre la réforme fiscale fédérale (RFFA) ne cesse de prendre de l’ampleur dans le pays.

Opinions Régions Neuchâtel Mohamed Musadak Fiscalité

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