CO2 et billets d’avion
A titre personnel, je considère que depuis la Suisse il n’est pas facile ni pratique du tout de vouloir prendre l’avion hors du pays. Augmenter les prix des billets d’avion de 30 à 50 francs selon les destinations ne va pas créer de risque de voir les clients des compagnies aériennes choisir un aéroport «étranger» pour ne pas payer cette majoration.
Qui voudrait éviter Genève-Cointrin en allant en France (Lyon), à 150 km en deux heures de voitures pour ne pas payer au maximum 50 francs de taxe sur les billets d’avion intercontinentaux et 30 francs pour les vols européens? Qui voudrait éviter Kloten en allant à Münich, à 300 km en trois heures et demie pour les mêmes motifs?
Je suis absolument convaincu que nos concitoyens sont bien assez raisonnables pour ne pas chercher à contourner une taxe qui sera aux deux tiers de la recette, redistribuée à la population suisse. Prétendre que cela entraînera un exode des voyageurs de la Suisse vers les aéroports étrangers manque de sérieux et ne résiste pas une seconde à l’analyse.
La majorité des Suisses est favorable à l’introduction d’une taxe sur les billets pour participer à la protection du climat; s’y opposer politiquement avec les arguments susmentionnés manque de sérieux et est contraire à la volonté populaire. Prétendre que si la Suisse est seule à agir nous serons perdants sur toute la ligne est faux. La France et l’Allemagne ont d’ailleurs déjà mis en place une telle taxe sur les billets d’avions.
Jean-François Bouvier, président de la commission thématique Environnement du PLR genevois