Édito

Sortie par le haut

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KEYSTONE

La sénatrice vaudoise Géraldine Savary a su reconnaître ses erreurs et prendre ses responsabilités. Elle a annoncé la fin prochaine de sa carrière politique et admis qu’accepter l’argent du milliardaire Frederik Paulsen – pour se payer des voyages ou financer sa campagne et celle de Luc Recordon pour le Conseil des Etats – a porté atteinte à sa famille politique.

Symptomatique: l’une tire les justes conclusions tandis que d’autres sauvent leur poste en faisant le dos rond, pour des faits présumés parfois bien plus graves. On a entendu le PDC genevois Guillaume Barazzone se fendre d’un prosaïque «on va serrer les fesses» quelques secondes avant la conférence de presse de l’exécutif municipal sur l’audit de la Cour des comptes qui pointe ses excès.

Mais la leçon a-t-elle été assimilée à gauche de l’échiquier? Dans les explications de Géraldine Savary, affleure la tentation de tirer sur les messagers – les médias. Pour le président du parti, Christian Levrat, il s’agit d’une «décision personnelle qui s’explique par la pression subie, mais pas par les faits». Or il y a de quoi reprocher les proximités affichées au PS avec des milliardaires. On peut légitimement douter de leur compatibilité avec un programme qui «prend le parti des opprimé-e-s, des exploité-e-s (…) et profite à toute notre société plutôt qu’à une poignée de privilégiés».

Christian Levrat affirme qu’«aucun avantage indu n’a été accepté». Qu’en penseront les citoyens qui, à raison, trouvent saumâtre que des élu-e-s voyagent tous frais payés ou préparent leurs campagnes grâce à l’argent économisé par des forfaits fiscaux?

Ces pratiques, sur lesquelles on a longtemps fermé les yeux, sont remises en cause. Puisse le mea culpa de Géraldine Savary ne pas se limiter à un acte de contrition individuelle, mais faire école au sein de la classe politique.

Opinions Édito Laura Drompt

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