Édito

Devoir d’exemplarité

Devoir d’exemplarité
Champagne!!!! KEYSTONE
Affaires

On ne sait plus où donner de la tête sur le pourtour lémanique. Il y a eu les voyages des uns et des autres (à Abu Dhabi, en Russie, à Grenade…). Et les petits arrangements avec les autorités fiscales. S’ajoutent, en Ville de Genève, des dépenses injustifiées pour les conseillers et conseillères administratifs, comme les a pointées la Cour des comptes. Des factures de dizaines de milliers de francs qui choquent.

Même si les réseaux sociaux résonnent à raison de messages mi-moqueurs, mi-affligés, gardons-nous de sombrer dans un réducteur «tous pourris». Car certains faits sont graves; plus graves que d’autres. Il importe de garder une gradation dans la dénonciation pour ne pas diluer les responsabilités et mettre tous les écarts au même plan.

Graduons, donc. Il y a, d’une part, les «cadeaux» venant de personnes influentes. Ceux-là induisent le soupçon de copinage, comme on a pu le voir dans l’affaire Maudet. Ou celle qui a mené un milliardaire suédois au bénéfice d’un forfait fiscal, Frederik Paulsen, à soutenir la candidature de la socialiste Géraldine Savary et de l’écologiste Luc Recordon (VD) au Conseil des Etats. De quoi gêner aux entournures lorsqu’il s’agit de défendre la juste répartition des richesses et le bien commun.

Et il y a les dépenses improbables aux frais du contribuable, comme celles relevées en terre calviniste. De ce côté-ci, distinguons les déplacements en taxi d’Esther Alder après une séance de travail (discutables, certes, selon le montant induit), des bouteilles de champagne en bar karaoké et autres notes de frais lors de soirées arrosées ou de téléphonie mobile privée pour Guillaume Barazzone. Dépenser trop est une chose. Confondre son propre argent et les deniers publics en est une autre. Surtout lorsqu’on touche un salaire de ministre.

Qu’est-ce qui est grave ou pas? Les règlements restent trop imprécis pour y répondre. Cadrons donc ces pratiques tout en laissant à nos représentants les moyens de travailler correctement. Car, dans tous les cas de figure, la probité de nos élu-e-s est remise en question. Qu’il s’agisse de craintes quant à leur indépendance ou à leurs compétences de gestionnaire. A ce constat s’ajoute un déphasage avec la population qu’ils sont censés représenter et servir. A ce titre, la gauche et ses représentants ont un devoir d’exemplarité particulier.

Opinions Édito Laura Drompt Affaires

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