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UNE DÉJÀ LONGUE HISTOIRE

C’est durant les années 1930 qu’intervient la notion de «musicien interprète», à la suite du développement rapide d’un marché de la musique de danse. Ces interprètes jouent dans les hôtels, les cafés-concerts et les salons de danse, un répertoire de musiques populaires qui commence à faire la part belle au jazz – le «swing» des temps modernes. Les «musiciens exécutants», qui sont salariés par les orchestres classiques, sont réunis pour leur part en deux organisations professionnelles: l’Association suisse des musiciens (ASM), fondée en 1900, et l’Union suisse des artistes musiciens (USDAM), fondée en 1914.

Les interprètes restent en majorité des indépendants soumis aux aléas du marché et, dans la plupart des cantons, à la loi sur le colportage. En dépit des efforts consentis par l’Association suisse des tenanciers de cafés-concerts, cabarets, dancings et discothèques (ASCO), fondée en 1934, la «débrouille» est restée l’apanage du musicien de jazz pendant deux générations.

Durant les années 1970, la nouvelle génération des musiciens de jazz fonde deux organisations militantes pour défendre ses intérêts dans une société et un paysage culturel en pleine évolution: le «Werkstatt für improvisierte musik» (WIM) et la «Musiker kooperativ schweiz» (MKS). Celles-ci s’efforcent de fédérer la scène et fusionnent en 1997 sous l’appellation Syndicat musical suisse (SMS).

Durant ces années, les nouvelles pratiques musicales rendent plus perméables les frontières entre composition et improvisation, ainsi qu’entre l’interprète et l’exécutant. Les musiciens de jazz, qui sont à la pointe de cette évolution, ne peuvent plus être rangés dans une catégorie claire. Les opportunités de jouer pour la danse étant devenues rares, ils commencent à vivre aussi de l’enseignement et d’engagements interdisciplinaires, participant aux nouvelles formes prises par l’économie de la représentation. CST

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