L’idée d’impliquer Monsieur ou Madame Tout-le-monde aux projets et prises de décisions a aussi été envisagée à Genève et Lausanne, pour l’élaboration de deux projets d’écoquartiers. La Concorde à Genève et le projet Métamorphose à Lausanne ont tout deux adopté – de gré ou de force dira-t-on – une démarche participative intégrant des citoyens volontaires dans les premières étapes d’aménagement des deux quartiers.

Si profiter de la matière grise à disposition et s’éviter un certain nombre de recours attendus faisait bien partie de l’intention, l’idée avait néanmoins de quoi séduire. Dans le cas de la Concorde, Olowine Rigg explique que ce sont les habitants eux-mêmes, par l’intermédiaire du Forum St-Jean – Charmilles, qui sont allés demander aux autorités de participer au projet. Avoir leur mot à dire dans un réaménagement de leur quartier se voulait un espoir sinon une garantie d’obtenir un résultat final correspondant aux attentes des futurs habitants.

Reste que, autant dans le cas de Métamorphose que dans celui de la Concorde, les résultats sont contrastés. Les réunions de citoyens ne déplacent pas les foules. Plus décevant surtout, les autorités ne donnent que peu de garanties que les demandes et les attentes seront écoutées et appliquées.

Substituer aux décisions hiérarchiques imposées une implication grandissante des personnes concernées est un principe qui doit encore faire son chemin. Il n’empêche, le bénéfice que chacun peut tirer de telles démarches n’est pas négligeable. Le dicton «on n’est jamais mieux servi que par soi-même» a la vie dure – et que le soi-même peut très bien se transformer en «nous-mêmes».

Après les revendications des peuples à se gouverner eux-mêmes, les revendications populaires pour une plus grande autogestion pourraient bien être l’un des enjeux majeurs dans les décennies à venir. Apprendre à écouter pour certains, tout comme apprendre à décider pour d’autres, est autant un apprentissage à deux niveaux qu’un éventuel premier pas dans une bonne direction. VG