La question mérite au moins un débat. Le parlement neuchâtelois a été saisi d’une motion populaire lui demandant de plancher sur un nouveau mode de tarification des transports en commun. A savoir un abonnement obligatoire pour toute personne âgée de plus de 6 ans: ce qui reviendrait actuellement à quelque 16 francs par mois.
Une somme relativement modeste. Mais qui, pour une famille de quatre personnes, s’élèverait tout de même à 64 francs par mois. Cela resterait très intéressant pour les personnes disposant d’un accès aux transports en commun. Elles seraient incitées de la sorte à poser la voiture et à choisir un mode de déplacement moins polluant.
En revanche, pour les Neuchâteloi·ses n’ayant pas d’autre choix que le trafic motorisé individuel, cela s’apparente à une flat tax pesant tout de même 768 francs par an, toujours pour une famille avec deux enfants. Ceci sans avoir accès à la prestation. On mesure l’impact social pour les bas revenus que cela peut représenter.
Deuxième obstacle: le but est bien de développer la mobilité durable pour répondre aux enjeux climatiques. Or les nouvelles offres impliqueront un coût qu’il faudra assumer. Cet abonnement à 16 francs risque bien de prendre ensuite l’ascenseur.
Enfin, il sera intéressant, si le Grand Conseil neuchâtelois décide de se saisir de l’objet, de demander un avis de droit quant à la compatibilité légale du projet, notamment avec le droit supérieur, la Constitution fédérale imposant une contribution à charge de l’usager·ère.
Il serait toutefois dommage de l’enterrer pour cause de charge utopique trop élevée. L’urgence environnementale est trop importante pour que des pistes intéressantes ne soient pas explorées avec tout le sérieux qu’elles méritent.