L’ex-président de l’UDC zurichoise a été acquitté mercredi par le Tribunal de district d’Uster (ZH) de discrimination raciale. En cause, un communiqué¹>Le communiqué faisait suite à un drame. A Francfort, un Erythréen souffrant de schizophrénie avait poussé une femme et son enfant sous un train. L’enfant n’avait pas survécu. datant de 2019 du parti d’extrême droite qui qualifiait les Erythréen·nes de «criminels violents non intégrables». Une essentialisation de toute une communauté qui tombe clairement sous le coup de la norme pénale antiraciste et est constitutif d’un appel à la haine.

Patrick Walder, le président d’alors de l’UDC zurichoise, s’en est pourtant tiré grâce à un artifice de procédure: le policier qui l’interrogeait avait oublié de l’informer de son droit à se taire. Ses aveux – il avait bel et bien relu le communiqué – ont été invalidés.

Dont acte, même si on peut qualifier de pleutre le fait que le politicien n’assume pas ses propos. Et on constate, dans cette affaire, qu’une fois de plus le racisme est traité de manière un peu nonchalante par les autorités. Le Ministère public aurait pu se montrer un peu plus entreprenant et tenter de tracer les courriels qui ont vu la validation du communiqué par le président de l’UDC.

Le boulet n’est pas passé loin de M. Walder. Mais cela ne semble pas ramener le parti blochérien à un peu plus de civilité. Mercredi, il a salué l’acquittement de son ancien président y voyant «une victoire de la liberté d’expression». La récidive point.

Et le peu d’efficience de la justice zurichoise pourrait ouvrir la porte à une instrumentalisation de ce genre de lacunes juridiques. Une sorte d’open bar aux dérapages et aux insultes. On se réjouit d’avance.