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Les taxes qui cachent le climat

Le vrai problème: celui du mépris du réel incarné par le locataire de Washington. KEYSTONE
changement climatique

En Europe, le mois de mars a été le plus chaud jamais mesuré. C’est ce que met en évidence le rapport mensuel de l’observatoire Copernicus diffusé mardi. Au niveau mondial, les températures se sont maintenues à des niveaux historiquement élevés. Cela se traduit par la multiplication d’événements météorologiques extrêmes: précipitations record en Espagne et au Portugal, sécheresse dans le nord de l’Allemagne ou aux Pays-Bas.

Le monde s’affole face aux annonces un brin lunaires de Donald Trump. Les droits de douane imposés par le président étasunien au reste du monde vont avoir des effets négatifs sur les économies de ces pays. C’est inquiétant. Mais cela masque le vrai problème: celui du mépris du réel incarné par le locataire de Washington. Son retrait de l’Accord de Paris sur le climat, sa volonté de forer de manière compulsive pour faire suer la dernière goutte de pétrole à la Terre sont bien davantage porteur·se de dangers.

Le mercantilisme incarné par la guerre des taxes renvoie à l’expansion coloniale fondée sur le déconsidération des peuples jugés inférieurs et que l’on soumet au nom d’une civilisation prétendument plus avancée. Un nouvel ordre antidémocratique dont le mépris du vivant réduit à l’état de marchandise est le visage.

Cet aveuglement est lourd de périls. Pour l’heure, on est dans la partie haute des projections du GIEC, mais pas en dehors, souligne Robert Vautard, coprésident du groupe de travail sur la climatologie de l’organisme onusien. Le risque est que pour contrer la guerre économique lancée par les Etats-Unis, les pays concurrents priorisent la compétitivité au détriment de l’environnement.

Alors qu’il est au contraire primordial de garder le cap. Quand le sage montre le climat, ne nous laissons pas distraire par les taxes.