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Dans les pas de Trump

En 2025, la Suisse versera 33,8 millions de francs au PNUD ainsi et Fonds d'équipement des Nations unies, contre 47,28 millions l'an dernier. KEYSTONE
Aide au développement

Quinze millions de moins que l’année précédente. La Suisse a amputé de plus d’un tiers ses contributions au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ainsi qu’au Fonds d’équipement des Nations unies – elle leur versera 33,8 millions de francs en 2025, contre 47,28 millions l’an dernier. Le Conseil fédéral justifie cette coupe par le programme d’austérité adopté par la Confédération, qui prévoit d’importantes baisses dans l’aide au développement.

Actif dans 170 pays, le PNUD a pour principales missions d’éradiquer la pauvreté et de réduire les inégalités. L’agence des Nations unies est, entre autres, chargée d’accompagner la mise en œuvre des Objectifs pour le développement durable – qui veulent notamment en finir, à l’horizon 2030, avec la misère, la faim, l’épidémie de sida, les discriminations et les violences contre les femmes.

La décision du Conseil fédéral prétéritera donc les populations les plus vulnérables. Un choix odieux à l’heure où les inégalités atteignent des sommets historiques et où la faim recommence à progresser. Et particulièrement scandaleux venant d’un paradis fiscal hébergeant près de 400 000 millionnaires1> Selon les chiffres les plus récentes de l’Administration fédérale des contributions sur la fortune imposée en Suisse, portant sur l’année 2021. dont l’opulence s’est construite sur le pillage des richesses du Sud. Un butin rapatrié en Suisse par les innombrables banques et multinationales ayant pignon sur nos rues proprettes.

En février dernier, la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, qualifiait de «très Suisse» le discours populiste tenu à Munich par le vice-président étasunien, JD Vance, grand ami de l’extrême droite internationale. Le programme politique appliqué par le Conseil fédéral mêlant austérité, coupes drastiques dans l’aide au développement, néolibéralisme, militarisme et égoïsme nationaliste, est lui assurément «très Trumpien».