Arguments démentis
Décidément, c’est l’automne pour les opposants à l’élargissement entre Nyon et le Vengeron: leurs arguments tombent comme les feuilles, l’un après l’autre.
Souvenez-vous: la 3e voie empêchera la réalisation de la nouvelle ligne ferroviaire entre Genève et Lausanne? Argument démenti par le patron des CFF, qui a affirmé haut et fort qu’il n’y a aucune contre-indication technique ou financière pour l’accomplissement de ces deux projets.
Il n’y a pas assez d’investissement dans le rail? Le parlement a consenti 28 milliards d’investissements pour les prochaines étapes d’aménagement, soit cinq fois plus que le montant attribué à l’époque à Rail 2000. Impossible d’aller plus vite.
Cette autoroute sera saturée déjà dix ans après son élargissement? Les prévisions de l’OFROU publiées récemment et de l’Office fédéral du développement territorial sont formelles: cet élargissement servira à fluidifier le trafic bien au-delà de 2050. Non seulement aucune saturation n’est prévisible, mais les routes cantonales et communales verront leur trafic baisser jusqu’à 20%.
L’élargissement est incompatible avec l’urgence climatique? Plus de 80 millions seront investis pour améliorer l’impact environnemental de cette autoroute qui n’a aucun mur antibruit à ce jour, ne récolte pas les eaux de ruissellement et ne permet pas à la faune et aux batraciens de s’épanouir. Encore mieux: le bureau de recherche Ecoplan dit même dans son rapport qu’à partir de 2050, le transport individuel motorisé n’aura plus de coûts externes liés au CO2, puisque le parc sera presque entièrement décarboné.
L’autoroute élargie va péjorer la sécurité routière dans les villages et créer du trafic induit? L’étude du Dr Micaël Tille de l’EPFL montre que c’est exactement l’inverse qui va se passer, sur le principe des vases communicants: le trafic va se diriger vers l’autoroute, qui est l’infrastructure la plus sûre, et décharger les routes cantonales, qui sont les routes les plus accidentogènes. Donc pas de création magique de trafic avec un élargissement.
Maintenant que les arguments sont tous annihilés, reste à savoir ce que proposent les opposants? Après six mois de campagne active, je n’ai encore obtenu aucune réponse concrète à cette question pourtant fondamentale, à part «yaka» et «faut qu’on».
Moreno Volpi, directeur du TCS