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Vol à main gantée et rentes de misère

Selon Géraldine Freeman, le projet de réforme LPP 21 est à combattre à tout prix.
Prévoyance

Allez, une fois n’est pas coutume: les banques et les assurances, émus du bas niveau du 2e pilier des femmes, se muent en preux chevaliers de ces dames. On en aurait les larmes aux yeux face à ces féministes fraîchement convertis.

A les en croire, il suffira de baisser le taux de conversion du 2e pilier de 6,8% à 6% pour permettre aux travailleuses de toucher des rentes décentes, le jour de leur retraite. Par quel coup de baguette magique? Selon ces bonnes âmes, en abaissant le seuil à partir duquel il est obligatoire de cotiser au 2e pilier, de 22 050 francs à 19 845 francs par an, on permettra aux petits salaires (surtout féminins) d’accéder à la LPP. Miracle! Oui, mais. Mais. Mais mais mais – ce n’est que du vent!

En réalité, ces tout petits salaires seront ponctionnés chaque mois, pendant toute une vie de travail, de sommes qui iront encore enrichir les actionnaires, alors que les rentes de tou·tes seront réduites instantanément de 12%, si le gentil peuple vote oui. Et bien sûr, les personnes obligées de cumuler plusieurs emplois pour vivre ne seront toujours pas assurées au 2e pilier. Ben oui, ce n’est pas un système basé sur la solidarité, mais sur la ca-pi-ta-li-sa-tion, M’sieurdames!

La LPP 21 profitera surtout aux grandes compagnies d’assurance-vie et aux intermédiaires financiers qui gèrent les plus de 1000 milliards d’actifs du 2e pilier. Ils ont façonné les grandes lignes du projet, et se réjouissent de la crédulité du bon peuple suisse, ce peuple qui fait confiance à ceux qui le gouvernent, même quand on lui ment et qu’on le tond à ras.

Alors, défendons nos rentes contre les chevaliers félons: faisons un pied de nez aux profiteurs et votons non à LPP 21!

Géraldine Freeman,
enseignante et membre SSP

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