«…Energie produite sans émission de gaz carbonique..» Cet argument des partisans des centrales atomiques est repris tel quel par votre rédacteur dans l’article de votre édition du 12 août 2024. Or il est contestable sur trois points essentiels concernant cette technologie.

En premier lieu, l’extraction, le raffinage, l’enrichissement de l’uranium, ainsi que son transport sur cette longue chaîne logistique ne sont absolument pas neutres en émissions de CO2, opérations indispensables au fonctionnement des installations atomiques, et par ailleurs très énergivores.

Ensuite, toute centrale atomique est destinée à être démantelée à la fin de son cycle d’utilisation. Ce démantèlement, qui peut durer plusieurs dizaines d’années, n’est lui non plus pas neutre en émissions. Comme c’est un travail très délicat et très dangereux, par la présence de nombreux éléments moyennement et hautement radioactifs, ces travaux vont aussi consommer beaucoup d’énergie mécanique et électrique, sans garantie d’utiliser des sources renouvelables ou pauvres en carbone. Ces opérations de démantèlement vont aussi produire beaucoup de déchets supplémentaires liés à la contamination inévitable durant ces opérations.

Enfin, la construction de sites de stockage du combustible usagé hautement radioactif et d’autres déchets du même type constitue aussi un chantier énergivore, qui ne sera certainement pas compensé par l’herbe et les arbres qui recouvriront ces sites.

Ce mythe d’une énergie «pauvre en émissions de carbone» remplace aujourd’hui celui d’une énergie «propre» et «illimitée», présentée à l’origine par ses promoteurs.

José Sanchez,
La Chaux-de-Fonds