Le jeudi 14 février, la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD) a rendu public son rapport annuel sur les actes antisémites enregistrés en 2023. Les chiffres dévoilés signalent une augmentation significative, avec 944 incidents recensés en Suisse romande, marquant une hausse de 68% par rapport aux 562 cas enregistrés en 2022.

Il est impératif de condamner de manière catégorique tout acte antisémite. Toutefois, une observation attentive du rapport de la CICAD mérite d’être soulevé: l’inclusion de l’antisionisme, qualifié par eux-mêmes d’antisémitisme lié à Israël, est identifiée comme une forme d’antisémitisme contemporain. Cette confusion entre antisémitisme et antisionisme apparaît comme problématique.

Parmi les exemples considérés comme antisémites par la CICAD, figurent des slogans tels que «Free Palestine» et «From the river to the sea, Palestine will be free». Plus préoccupant encore, la CICAD assimile au même niveau un tag représentant une étoile de David associée à une croix gammée, qu’une affiche invitant à une conférence avec la mention «intifada jusqu’à la victoire libération des peuples et lutte des classes».

Il est incontestable que chaque exacerbation du conflit israélo-palestinien réactive l’antisémitisme. Cependant, il est crucial de distinguer l’antisionisme de l’antisémitisme, car amalgamer ces deux concepts peut présenter des risques. Dans le contexte des valeurs démocratiques, il est essentiel de maintenir la capacité à exprimer des critiques envers la politique gouvernementale d’Israël tout en affirmant, au nom des droits humains, la nécessité de rejeter catégoriquement toute discrimination à l’égard des individus juifs.

Nous réaffirmons notre engagement ferme à lutter contre toutes les formes de discrimination, tout en encourageant un dialogue ouvert et respectueux sur des sujets aussi sensibles. Il est essentiel d’éduquer et de sensibiliser afin de promouvoir une compréhension mutuelle et de contribuer à la construction d’une société basée sur le respect, la tolérance, et la diversité.

Valentin Augsburger,
membre du comité du POP Lausanne