La climatisation au détriment du climat
Même si nous sommes en hiver, se prémunir des canicules est un sujet à aborder sans tarder. Les climatologues nous avertissent que les canicules seront de plus en plus rapprochées à l’avenir en Suisse.
Les bâtiments récents et ceux qui sont en train d’être construits aujourd’hui ne sont pas adaptés à un tel changement. Une étude récente faite par la Hochschule de Luzern s’est penchée sur les conséquences du réchauffement climatique sur les bâtiments d’habitation. Les chercheur·ses soulignent que ce sont dans les nouvelles constructions que les températures seront particulièrement prononcées et difficile à vivre, surtout la nuit.
Or la réponse actuelle est toujours et encore la climatisation. En plus d’être énergivore et bruyante, elle souffle de la chaleur à l’extérieur: c’est le serpent qui se mord la queue. Jusqu’à présent, pour maîtriser sa consommation, Genève est à juste titre le canton le plus restrictif face à l’installation de climatisation. Mais pour demain, comment rendre les bâtiments suffisamment confortables lors de canicules à répétition?
La meilleure alternative est de se tourner vers le low-tech, plus efficace pour prévenir le réchauffement des bâtiments: adieu les fenêtres géantes versant sud, bonjour les toitures végétalisées, les stores aux fenêtres, et les balcons ombrageant l’étage du dessous. D’autre part généraliser ces techniques architecturales intelligentes, au-delà d’assurer des températures confortables en intérieur – que ce soit en hiver ou en été –, limitent aussi les dépenses en énergie en favorisant la ventilation naturelle.
Le besoin, le savoir et les solutions sont là. Ne manque plus que la volonté politique de les mettre en place, pour le bien de toutes et tous, et de notre chère planète.
Noémie Rapaille,
pour l’Association Noé21