Les enjeux liés à l’agriculture et l’alimentation en Suisse et ailleurs sont politiques et urgents: dérégulation des marchés, libre-échange, pouvoir démesuré des grandes entreprises, inégalité d’accès à une alimentation saine et adéquate, disparition des petites structures diversifiées, etc.

Nos organisations mènent un travail politique de plaidoyer, de sensibilisation et de vulgarisation sur ces questions d’une grande importance pour notre avenir. Nous ne nous réclamons d’aucune appartenance partisane, mais cela ne signifie pas que nous sommes neutres. Notre positionnement politique est clair et se situe dans la défense de l’agriculture paysanne, diversifiée, rémunératrice, agroécologique, solidaire et créatrice d’emplois, à contre-courant du rouleau compresseur libéral et de sa machine destructrice.

Notre stratégie d’action passe par la mobilisation des forces progressistes, tant au sein des acteurs et actrices des filières agricoles et alimentaires que parmi les consommateurs et consommatrices, pour construire des alliances les plus larges possibles et ainsi faire évoluer les rapports de force.

L’évolution des majorités parlementaires nous concerne évidemment, mais nos organisations ont fait le choix de ne pas s’engager dans des campagnes électorales. Nous avons toujours été indépendant·es des partis politiques: ce principe garantit notre liberté d’action et ne saurait être remis en question.
Face à l’immensité de la tâche et aux verrouillages systémiques, nous devons prioriser nos actions. Notre priorité est le soutien et le renforcement du réseau existant: échange de connaissances, diffusion d’informations, réflexions et stratégies communes, etc. Nous développons avec nos allié·es des projets ayant une portée systémique: campagne sur les prix équitables (dénonciation du pouvoir et de l’omerta de la grande distribution), accès à la terre (augmenter le nombre de personnes actives dans l’agriculture), droit à l’alimentation (participation active aux consultations sur l’élaboration d’une loi à Genève), Locali (amélioration de l’accès au marché de l’agriculture paysanne), mise en œuvre et application de la déclaration de l’ONU sur les droits des paysans et paysannes, etc.

Pour porter ces luttes politiques, nous travaillons régulièrement avec les personnes élues, dans un intérêt commun, et nous nous mettons à disposition des commissions parlementaires pour présenter nos positions et revendications. Ce travail commun se fait à l’échelle nationale, cantonale et communale.

Il est par ailleurs vraiment regrettable que l’Union suisse des paysans (USP) s’allie de son côté et de manière partisane avec les pourfendeurs et les initiants de la dérégulation et la mondialisation des marchés. C’est une nouvelle illustration de l’ambivalence de cette faîtière agricole qui réunit producteur·rices, acheteurs et intermédiaires, et qui n’arrive pas à défendre un projet paysan indépendant et à construire un rapport de force plus favorable. Pour cela, l’USP devrait adhérer aux objectifs et à la vision d’une agriculture paysanne, de la souveraineté alimentaire, et devrait également créer des alliances avec d’autres secteurs sociaux (comme les consommateur·rices ou la transformation artisanale).

Nous devons proposer un nouveau projet de société autour d’une agriculture paysanne durable, solidaire et résiliente. Pour cela, nous avons besoin de force et de mobilisation: rejoignez-nous! Ce n’est qu’en s’unissant et en travaillent collectivement que nous ferons avancer notre projet politique de la souveraineté alimentaire.