Les Genevois se souviennent des polémiques autour du déclassement des Cherpines et de la création de logements. La première partie de ce futur quartier se situe au lieu-dit le «Rolliet» sur la commune de Plan-les-Ouates et les différents porteurs de projet sont sur le point d’obtenir les autorisations de construire. Le tram qui reliera ce périmètre à Genève est en cours de réalisation et sera achevé pour l’accueil des premiers habitants.

Les ambitions de ce futur quartier sont nombreuses, avec une part belle au logement coopératif, adapté pour les aînés, et à la mixité qui sera exemplaire. Pour les équipements, les espaces publics ont été pensés dès le début et vont permettre une vie de quartier forte autour de commerces et de services. Une coopérative de mobilité sera en charge de la gestion des places, des services et de l’autopartage.

C’est dans ce cadre que la Fondation HBM Emma Kammacher, propriétaire de certains terrains, a organisé un concours d’architecture en 2020. Le projet lauréat est très novateur et doit permettre à des personnes précaires de se loger de manière très qualitative et durable. Afin de ne pas travailler de façon empirique, et que la Fondation puisse être accompagnée dans ses choix, elle a mandaté pour ce faire un assistant maître de l’ouvrage pour les questions de durabilité et de l’énergie.

Une méthode a également été appliquée afin de prendre en compte la durabilité, les questions sociales et l’économie durable. C’est le standard de construction durable Suisse (SNBS) qui a été choisi et les premiers indicateurs donnent pour ce projet la certification maximale.

L’immeuble quant à lui atteindra le niveau de très haute performance énergétique avec un indice de dépense de chaleur (IDC) prévisible de 163 MJ/m² an. L’impact carbone pour la réalisation sera de 11.4 kg CO₂/m2 an et pour l’exploitation 7.5 kg CO₂/m² an, ce qui représente la moitié d’un immeuble identique en béton. Quant à l’énergie grise, elle a été pensée de la construction aux futures rénovations et transformations des espaces, ceci jusqu’à la déconstruction. Les choix constructifs et novateurs ont été guidés dans un cadre de durabilité et de sobriété des techniques employées, il est même question de la revalorisation d’eaux jaunes et brunes (matière organique). La réversibilité future des logements et leur adaptation ont été prises en compte pour répondre à l’évolution de la société et à celle des besoins des locataires. Rien n’a été laissé au hasard par la Fondation qui a été précurseuse. Ce projet fera certainement office de modèle pour la suite.

Et le locataire dans tout cela? Les loyers respecteront les exigences de l’État, c’est-à-dire qu’ils seront accessibles. Ce qui démontre qu’il est possible pour un propriétaire de construire de manière très qualitative et durable sans répercussions pour les locataires.