Jour après jour en Ukraine, les belligérants russe et ukrainien envoient leurs citoyens se massacrer mutuellement; des gens qui pourtant ne demandent qu’à vivre en paix. Afin d’entraîner tous ces innocents au carnage, ces Etats capitalistes fourbissent la fièvre nationaliste qui enflamme et pourrit les esprits et distillent la haine de l’Autre pour des générations. Ces peuples servent-ils leurs propres intérêts? Ont-ils quelque bénéfice à l’affaire? Bon nombre croient «servir sa patrie» et, de part et d’autre, un clergé docile bénit les canons… Faut-il que la gauche internationaliste cautionne, sous quelque forme de soutien que ce soit, une telle entreprise mortifère, et au nom de quelle raison? N’a-t-elle pas pour principe sacré de lutter contre le nationalisme et le militarisme capitalistes afin de promouvoir l’amitié et la solidarité entre les peuples? L’ennemi des travailleurs et des peuples n’est-il pas le capitalisme lui-même? Capitalisme pour lequel la guerre et les destructions engendrent des profits colossaux, stimulant la production de biens, de matériels et d’armes massivement détruits, la «reconstruction» des dévastations, indifféremment à la souffrance humaine.

Est-ce pour ces intérêts-là que les gens doivent s’étriper et mourir? Jaurès le disait déjà: l’ennemi d’un peuple n’est jamais un autre peuple; l’ennemi est d’abord à l’intérieur de la nation, c’est la classe des exploiteurs! C’est la concurrence pour la possession des richesses et le contrôle des marchés qui engendre les conflits, d’abord économiques, puis à travers l’asservissement des Etats, des politiques, et enfin, comme disait le général von Clausewitz, par «la guerre [qui] n’est que la simple continuation de la politique par d’autres moyens».

L’impérialisme est le stade de développement extrême du capitalisme dans lequel ce n’est plus la production des biens et des richesses qui est son moteur principal, mais la maximisation du profit à travers l’exploitation destructrice du monde et la financiarisation de l’économie dans des opérations purement spéculatives, toxiques et détachées de la réalité des besoins sociaux.

Ce système est en voie de ruiner la planète, rompant totalement l’unité du genre humain avec son environnement naturel. Le gigantisme des intérêts qu’il met en jeu et les affrontements majeurs qui doivent en découler menacent l’humanité de destructions phénoménales, sinon d’anéantissement. Dans la guerre d’Ukraine, l’arme atomique a déjà été évoquée. Et la menace guerrière gronde du côté des alliances autour des Etats-Unis et de la Chine. Tous les Etats impérialistes accroissent leurs budgets militaires. La course aux armements, l’endoctrinement militariste et nationaliste battent partout leur plein. L’avenir de la paix, mais sans doute aussi de l’humanité, est en jeu.

Les consciences violées et la docilité des peuples ne sont pourtant pas encore totalement acquises aux sirènes guerrières: les Etats russe et ukrainien prennent des mesures coercitives. Trop de gens se sont réfugiés à l’étranger pour fuir la guerre, trop de permissionnaires ou de blessés «bons pour le front» désertent, clament-ils.

Assez de mutilés, assez de morts pour les profits de guerre du grand capital! Un puissant mouvement internationaliste pacifiste doit se mobiliser pour promouvoir l’amitié et la solidarité des peuples contre le nationalisme militariste, la menace fasciste et la guerre impérialiste.