On nous écrit

Une question de société

Michel Corniglion répond à une Agora de Franceline James parue le 17 mai dans nos colonnes.
Transplantation

Chère consœur,

Je suis le Docteur Michel Corniglion, chirurgien, président de l’Association pour le Don d’Organes et de Tissus du Rhône (ADOT69). Bénéficiant d’une greffe cardiaque depuis 41 ans (greffé le 14 mai 1981, jour de mon anniversaire).
Etant d’origine suisse, de par ma mère (Valais), je suis très sensible à l’évolution des idées sur la transplantation en Suisse.
L’enseignement de la médecine que j’ai reçu m’a appris qu’il est du devoir des médecins de soigner et de sauver les vies.

Comme préalable à toutes discussions sur le fondement ou/et la justification d’une transplantation, il faut garder à l’esprit que la proposition est aussi simple pour les équipes impliquées dans la greffe, que pour les donneurs (familles y compris) que pour le patient en attente: «la greffe ou la mort».

En ce qui concerne la prise quotidienne de médicaments, croyez-vous réellement que ce soit une contrainte pour qui a envie de vivre? Si on vous suivait dans ces propos, faudrait-il soigner les patients chroniques assujettis à un traitement quotidien (diabétiques, hypertendus, insuffisants rénaux…)?

Je vous invite à rencontrer (entre autres) des femmes greffées ayant eu des enfants, les ayant élevés et, nombre de transplantés fervents défenseurs de la vie et d’un humanisme universel, construisant une société où la solidarité est une réalité immédiate et concrète. En matière de transplantation, les possibilités médicales, psychologiques et intellectuelles ont largement évolué sur ces dernières décennies.

Je vous adresse, chère consœur, mes salutations distinguées.
Docteur Michel Corniglion, Lyon

Réponse: Le Dr Corniglion se méprend sur mon propos. Je ne suis évidemment pas opposée aux greffes ni aux traitements à vie qu’elles entraînent. Je réclame que ces possibilités de prolonger une vie autrement condamnée ne reposent pas exclusivement sur la seule psychologie individuelle pour les patient·es concerné·es, mais devienne une vraie question de société et de santé publique.

Franceline James

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