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Une aide discriminante?

Viviane Luisier demande un accueil digne pour toutes et tous.
Réfugiés

Inquiétantes, nos autorités, qui tendent la main d’un côté et repoussent de l’autre. En nous montrant ce que doit être la solidarité pour les Ukrainien·nes et combien les solutions sont à portée de main, l’Etat suisse se révèle et se pointe lui-même du doigt: il fait des différences entre les réfugiés selon leur origine! M. Piguet, vice-président de la Commission fédérale des migrations, donne la raison de cette injustice: l’Ukraine est proche de la Suisse! Alors c’est ça, c’est seulement la proximité kilométrique qui fait qu’on ouvre nos frontières? Argument faible, d’autant plus que Genève se trouve à équidistance entre Kiev et Tripoli, où tant d’Africains croupissent dans les geôles libyennes.

Inquiétantes encore, nos autorités: si l’Etat ouvre ses bras aux réfugiés et réfugiées de l’Ukraine, encore faut-il qu’il en soit capable. Mais il n’y a pas assez de lits ni de chambres pour accueillir tout le monde. Alors, à Genève en tout cas, on va demander et exiger l’aide… de qui? Des plus pauvres, des plus fragiles, bref: l’aide des réfugiés! On leur demande aujourd’hui d’évacuer ou de partager leur chambre pour faire de la place aux autres! Mais pourquoi Christophe Girod, directeur de l’Hospice général, ne va-t-il pas réquisitionner les propriétaires et la Ville elle-même, ceux qui possèdent l’espace? Il y a à Genève plus de 200 000 m2 de surface de bureaux vides, aménageables en un clin d’œil, si la volonté politique y est.

Finalement, peut-on parler de «solidarité» quand on pratique une aide pareillement, on va dire…, discriminante? Le Conseil d’Etat doit se bouger pour assurer un accueil digne pour tous et toutes, sans discrimination.

Viviane Luisier, membre de Solidarité Tattes, Genève

 

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