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Et eux?

Paolo Gilardi demande au Conseil fédéral que la Suisse accorde l’asile avec «permis S» à tout déserteur de l’armée russe.
Réfugiés

Il n’aura fallu que quelques jours aux services de la Conseillère fédérale Mme Keller-Sutter pour concrétiser pour les réfugiés venant d’Ukraine ce que d’autres attendent depuis des années, le permis S. Et c’est tant mieux!

La terreur qui pousse ces millions de personnes vers l’exil a déjà a déjà été exercée récemment en provoquant d’immenses exodes. L’aviation russe l’a testée à large échelle et perfectionnée en Syrie contre les populations sans que cela n’émeuve outre mesure le Secrétariat aux migrations.

Dès lors, il n’y a aucune raison pour que la générosité dont le gouvernement fédéral fait preuve à l’égard de celles et ceux qui fuient l’Ukraine ne s’applique pas aussi à leurs frères et sœurs syriens, frappés par les mêmes armes aux mains du même assassin. A moins de considérer que certaines victimes le sont plus que d’autres, selon leur origine géographique…

Tout comme à l’heure où le Conseil fédéral se vante de son intransigeance (très tardive) face au satrape du Kremlin, un geste fort s’impose: celui d’annoncer urbi et orbi que la Suisse est prête à accorder l’asile avec «permis S» à tout déserteur de l’armée russe. Car ce sont bien des jeunes appelés qui, malgré eux, sont en fin de compte chargés d’appuyer sur la gâchette … et à supporter les conséquences psychiques d’un tel acte pour le reste de leur vie. Leur octroyer l’asile s’ils ont le courage de refuser de devenir des assassins et de participer à une guerre odieuse, c’est la moindre des choses. A moins de considérer qu’un «déserteur, ma foi, ça reste louche»…

Paolo Gilardi, Genève

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