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Les Netanyahou sont-ils dingues? Le tribunal en décidera

AU PIED DU MUR

Les temps sont plutôt difficiles en cette période de pandémie et de toutes les incertitudes qui l’accompagnent. Pour les Palestiniens c’est encore pire avec, en sus du Covid et d’un système de santé incapable d’y faire front, une recrudescence de la violence des colons, le plus souvent soutenus et encouragés par l’armée d’occupation. Pourtant, la vie nous fournit de temps à autre des petits moments de divertissement, gratuits, produits par les stars de la classe politique.

Il y a plusieurs mois, l’ancien premier ministre Ehoud Olmert avait affirmé que la famille Netanyahou était composée de cinglés. Au lieu de laisser dire, ces derniers décident de porter plainte pour diffamation. Pourtant les preuves abondent, en tout cas en ce qui concerne Sarah Netanyahou et Yair, son voyou de fils; il suffit de lire, dans le cadre des différentes plaintes pour maltraitance soumises aux tribunaux, les témoignages du personnel de la résidence du premier ministre aujourd’hui retraité pour se faire une idée de l’état psychique de la dame qui, selon des journalistes bien informés, aurait entre autre été hospitalisée dans un institut psychiatrique quelque part en Autriche. Quant au voyou, les médias abondent depuis des années d’anecdotes où l’arrogance, le grotesque et le vulgaire lui sont toujours associés.

Le juge devant qui la plainte pour diffamation a été déposée a vainement tenté de proposer un compromis: «Les deux parties ont un intérêt évident à ne pas transformer cette histoire en ‘cirque’… Même s’il s’agit bien d’une affaire juridique, ça va vite devenir un ‘cirque’, et je ne crois pas que quiconque y gagnera.» Faute de compromis, la justice va suivre son cours. La première chose demandée par Olmert est l’accès aux dossiers médicaux de la famille Netanyahou…

Cette affaire ubuesque se déroule au moment où Benyamin Netanyahou négocie un accord avec le Parquet dans lequel il plaiderait coupable pour une partie des accusations de corruption aggravée dont il fait l’objet, en échange d’une peine scandaleusement légère et, surtout, d’une mise sur la touche de la vie politique pour une longue période. L’ancien premier ministre a une peur bleue d’aller en prison, et semblerait prêt a accepter les conditions du Parquet. Mais ce n’est pas l’opinion de dame Sarah et du dauphin. Or l’expérience nous apprend que se sont eux qui tirent les ficelles.

* Militant anticolonialiste israélien, fondateur du Centre d’information alternative (Jérusalem/Bethléem).

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lundi 8 janvier 2018

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