La Grève du climat veut «un procès collectif»
La Grève du climat vaud réclame «des procès équitables» à la justice vaudoise. Le mouvement demande au Tribunal d’arrondissement de Lausanne et au Ministère public d’accepter la jonction des procédures d’environ 25 prévenu·e·s convoqués·e·s pour l’affaire UBS. Pour mémoire, en janvier 2020, les activistes du collectif vaudois avaient déversé du charbon dans le hall d’UBS Saint-François à Lausanne dans le but de dénoncer les investissements de la banque dans les énergies fossiles. Ils et elles sont aujourd’hui poursuivi·es pour dommage à la propriété et violation de domicile, explique un communiqué envoyé lundi.
Les activistes climatiques précisent, dans ce communiqué, avoir reçu la même ordonnance pour la même action mais être convié·e·s à des jugements séparés. «Nous avons tous et toutes reçu la même ordonnance pénale, pour les mêmes faits. Nous devrions dès lors, en toute cohérence, avoir droit à un procès collectif», soutient Franziska Meinherz, prévenue dans cette affaire. Les avocat·e·s des militant·e·s ont soumis la semaine dernière une requête officielle demandant cette «jonction des affaires» au Tribunal d’arrondissement de Lausanne et au Ministère public.
Le tribunal empêche les militant·es de se défendre
«Deux indications semblent toutefois nous montrer que notre demande ne sera pas prise en compte. La première est la manière dont le Tribunal procède dans l’affaire des militant·e·s d’Extinction Rebellion. Au lieu de faire un seul procès collectif pour 200 personnes, le Tribunal l’a fractionné en petits procès regroupant cinq et dix personnes. Les premiers procès commencent déjà. La deuxième indication est ma citation à comparaître. Je viens de la recevoir. L’affaire UBS sera jugée en même temps que d’autres actions pour lesquelles je dois comparaître», soutient-t-elle.
Selon la militante, les avocat·e·s n’ont pas encore reçu de réponse. Pour le collectif vaudois, le tribunal empêche les militant·es de se défendre. «Nous savons très bien que la première personne qui sera jugée pour cette action créera un précédent pour les autres puisque nous sommes accusé·es des mêmes faits. Ce premier jugement s’appliquera à tout le monde sans que nous puissions vraiment être tous et toutes entendu·es. Cela va contre nos droits fondamentaux et viole la présomption d’innocence», soutient Franziska Meinherz. Elle va même plus loin: «Nous pensons que le Tribunal fait cela pour que nous ne puissions pas médiatiser notre cause, pour que les procès pour le climat passent tous sous le tapis».
S’agissant d’affaires en cours, l’Ordre judiciaire vaudois ne communique pas sur des questions d’ordre juridictionnel, nous fait-il savoir. Il précise toutefois ceci: «L’Ordre judiciaire vaudois garantit un procès équitable à chaque justiciable, quelle que soit la cause dont il est question. Chaque affaire, quelle qu’elle soit, est ainsi jugée dans le respect du droit et selon les règles de procédure. Sur le plan organisationnel, chaque tribunal est compétent pour gérer le traitement de ses dossiers de la manière la plus rationnelle et efficace possible.»