Édito

Un centre et c’est tout

Un centre et c’est tout
Une alliance SPD-Verts-FDP est l’hypothèse la plus plausible. KEYSTONE
Allemagne

Un vote très centriste. Un effet de la crise, avec une tendance à se rabattre sur les valeurs sûres? Les élections législatives qui se sont tenues ce week-end en Allemagne ont vu une remontée remarquable du Parti social-démocrate (SPD). Il gagne d’une courte tête sur le démocrate-chrétien (CDU-CSU) qui sort laminé de seize ans de règne d’Angela Merkel. Die Linke frise le quorum et ne reste représentée au parlement que par l’existence d’un mécanisme protégeant les petites formations. Elle ne pourra pas peser dans la suite des opérations.

Les négociations ont commencé pour former une coalition. La CDU-CSU n’exclut d’ailleurs pas de briguer la Chancellerie dans le cadre d’une alliance avec les libéraux du FDP et les Verts. Nonobstant le fait qu’elle sort derrière le SPD. Pas impossible dans le système allemand, mais peu probable. La démocratie-chrétienne est à un niveau historiquement bas. Et si Angela Merkel bénéfice d’une bonne image, il s’agit aussi d’une chancelière qui a creusé les inégalités sociales à un niveau alarmant. Et sa politique européenne consistant à saigner à vif des pays comme la Grèce ou le Portugal fait aussi partie de cette part d’ombre du miracle économique allemand.

Une alliance SPD-Verts-FDP est l’hypothèse la plus plausible. Ce sont les libéraux qui seront le plus durs à convaincre. Ils feront monter les enchères pour le moins d’Etat. La nouvelle majorité en construction risque de regarder davantage en direction des marchés que du côté de la justice sociale. Le SPD des années Schröder est là pour nous le rappeler. Et c’est l’aile dite Realo des Verts qui est à la manœuvre. Ce parti ne s’oppose ainsi pas au processus de libéralisation en cours dans le domaine ferroviaire. Le mouvement social a intérêt à serrer les rangs.

Opinions Édito Philippe Bach Allemagne

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