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Ne veut-on plus de débat public?

Géraud L’Eplattenier déplore la campagne de dénigrement menée contre les référendaires opposés au projet de contournement routier de la cité horlogère, alors que se déroule la récolte de signatures.
La Chaux-de-Fonds

Certain·es ont été surpris·es par l’annonce du lancement du référendum portant sur le crédit d’engagement de 186 millions de francs pour la réalisation du contournement routier Est de La Chaux-de-Fonds par la H18.Il était pourtant assez évident qu’un tel référendum soit lancé, tant le montant de ce crédit et l’envergure de la construction sont conséquents. Il s’en est suivi une véritable bataille: prises de positions, réunions de partis et discussions, preuve que le sujet est délicat.

Très vite, les attaques virulentes personnelles contre les référendaires ainsi que la décrédibilisation des groupes qui appellent aux signatures sont devenues omniprésentes sur le devant de la scène médiatique. En résumé, faire signer ce référendum, ce serait «planter un couteau dans le dos» de La Chaux-de-Fonds. Des débats virulents éclatent à la simple vue d’une feuille de signatures, des théories d’un complot contre le haut du canton ou d’une revanche politique circulent.

Je suis atterré par cette situation. Ne veut-on plus de débat public? Le référendum est un outil pour ouvrir le débat démocratique, il permet de faire voter la population qui le désire sur un sujet dont les détails sont accessibles. Pourquoi cette peur de voter sur ce contournement routier? Le projet est-il si mauvais qu’il risque de ne pas passer en votation? Cette volonté d’éviter les débats est pour moi une réelle préoccupation. Pourquoi ne pas vouloir trancher par le vote populaire un sujet autant clivant? Une telle cacophonie démocratique est en tout cas inquiétante.

J’ai signé le référendum et j’appelle chaque personne à faire pareil. Je suis personnellement opposé à ce contournement, mais je peux comprendre aussi les arguments en faveur de ce dernier. Je ne vais pas me lancer ici dans un argumentaire, car le temps d’en débattre viendra avant la votation. Et je trouve nécessaire ce débat public, de rendre toutes les informations accessibles afin que la population puisse décider. Tant pis si ça fâche les partis convaincus du projet. Tant pis si le gouvernement pense que ce n’est qu’une perte de temps et d’argent. Et tant pis si les vieux dinosaures de la politique pensent que c’est une trahison. Moi, je veux prendre le temps nécessaire à ce processus démocratique. Je veux voter, je veux discuter et je ne veux pas fermer les yeux sur la réalisation de ce projet. J’appelle la population à s’intéresser au sujet et à se positionner. J’invite donc chaque citoyen·ne à signer le referendum.

Géraud L’Eplattenier, La Chaux-de-Fonds.

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