En septembre 2020, je vous ai déjà écrit un courrier à ce sujet. L’indécence et l’indignité continuent à être de mise. Seuls deux pour cent des vaccins disponibles ont été distribués en Afrique. Vaccins dont ne veulent pas les pays riches…

A priori, je n’ai rien contre le fait de me faire vacciner. Ayant vécu en Afrique, j’ai été obligée de me faire inoculer contre la fièvre jaune. Je n’y ai pas vu de problème. Les vaccins peuvent sauver des vies. Je ne suis pas adepte des thèses complotistes et ne crois pas que ce vaccin soit un coup monté.

La raison pour laquelle je refuse actuellement de me faire vacciner est d’une autre nature. La Suisse a acheté en quantité des doses d’AstraZeneca, sérum qui in fine n’a pas été validé par l’OFSP. Et la Suisse, qui ne l’estime pas fiable pour ses ressortissants, l’offre généreusement aux pays africains! Quelle élégance! Quelle correction!

Une fois encore, ce pays manque une opportunité de se grandir. A quoi sert de déboulonner des statues et débaptiser des rues, si c’est pour agir de la sorte aujourd’hui? Quelle hypocrisie! Nous ne nous comportons pas autrement que les De Pury ou autres Carl Vogt.

Cerise sur le gâteau, la Suisse s’oppose à la levée des brevets. On veut nous faire avaler que c’est pour une histoire de complexité de fabrication. Soyons au moins de bonne foi: il ne s’agit que d’argent et de protéger la sacro-sainte pharma.

Je veux bien me faire vacciner. Mais quand chacun aura accès à la piqûre, et avec l’AstraZeneca. S’il est efficace et sans danger pour les autres, je ne vois pas pourquoi il ne le serait pas pour moi aussi. Ma petite vie de petite Suissesse ne vaut pas plus que celle d’une personne d’un pays du continent africain.

Cette épidémie est mondiale et traverse les frontières. Rendons-lui justice, sans discrimination!

Selena Ribeaud,
Genève