Édito

CO2, le débat reste ouvert

CO2,le débat reste ouvert
Manifestation pour le climat à Genève en novembre 2019. JEAN-PATRICK DI SILVESTRO
Loi sur le CO2

La loi sur le CO2 devrait passer la rampe lors du scrutin fédéral du 13 juin. Mais son avance est en train de fondre. Tant le sondage GFS pour le compte de la RTS que celui de Tamedia mettent en avant une incertitude sur cet objet. Au point que certains activistes climatiques sont en train de lancer des appels à la mobilisation… Car ce qui était prévisible est bien en train de se réaliser: le non qui progresse est celui de la droite extrême, des climato-négationnistes, des tenants d’une économie carbonée. Le référendum de gauche, anticapitaliste, portée par une partie des grévistes du climat est devenu inaudible.

Lorsque ce risque a été pointé, notamment dans nos colonnes, il a été balayé du revers de la main. On voit aujourd’hui ce que ce jusqu’au-boutisme avait de casse-cou. Et que des réserves légitimes avaient droit de cité. On pouvait effectivement défendre une loi, certes partielle et pour le moins imparfaite, mais qui, enfin, admet la réalité du réchauffement climatique et la nécessité de lutter contre ce péril. Le débat reste donc ouvert sur cet objet. Les deux sondages sont d’ailleurs en partie contradictoires. Celui de la SSR montre un tassement du oui, celui de Tamedia une progression du oui, mais bien moindre que celui du non.

Le refus provient des bancs de droite. Et plus particulièrement du côté de l’Union démocratique du centre (86% de non!). Mais le Parti libéral-radical peine aussi – c’est un euphémisme – à suivre sa présidente, Petra Gössi, avec quelque 58% de refus. Inversement, on voit un électorat de gauche massivement favorable au texte (93% de oui  chez les Verts).

Avec ce rapport de force, un refus populaire signifierait un enterrement de première classe pour les tenants de mesures à même de répondre au défi climatique. La campagne n’est donc pas terminée. La dernière ligne droite verra donc des efforts fait en direction des jeunes, qui sont – un effet du référendum lancé par des activistes du climat? – les moins convaincus par ce texte, et des femmes. Ces dernières, et ce résultat est un peu surprenant, sont moins enthousiastes que les hommes – 9 points de différence entre les deux sexes – alors que souvent, sur des enjeux sociétaux de ce type, elles ont tendance à voter selon des critères de bon sens et de qualité de vie plutôt que de préservation pavlovienne des intérêts de l’économie. On peut donc légitimement s’interroger sur l’impact du référendum de gauche sur ce différentiel. Le sondage au sortir des urnes sera révélateur à cet égard. Mais en cas de non, il sera bien sûr trop tard.

Opinions Édito Philippe Bach Loi sur le CO2

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