Transparence bienvenue
La transparence du financement des partis et des campagnes de votation trouve de nouvelles majorités. En tous les cas, ce lundi, le Conseil des Etats a suivi le National dans sa volonté d’élaborer un contre-projet à l’initiative dite «Sur la transparence», lancée par les partis de gauches, le PBD (Parti bourgeois démocratique), les Evangéliques et diverses associations. De fait, l’arrivée d’une nouvelle génération de député·es à la Chambre basse a débloqué le projet, selon les mots de la conseillère aux Etats verte Lisa Mazzone.
Le compromis, qui pourrait voir le retrait pur et simple de l’initiative au profit de la loi discutée aux Chambres, instaurerait une obligation de traçage des dons supérieurs à 15’000 francs, soit suffisamment proche du seuil prévu par l’initiative (10’000 francs). Pour les votations, la barre serait fixée à 50’000 francs.
Seul bémol, de taille, le Conseil des Etats prévoit de s’autosoustraire à ces obligations. Explication: cette Chambre obéit à un fédéralisme accru, les cantons ont une large autonomie pour décider des règles régissant la manière dont ils entendent déléguer la défense de leurs intérêts à la Chambre haute.
Si ce blocage subsiste, il faudra tabler sur la dynamique instaurée par la nouvelle loi pour que les cantons, chacun de leur côté, transposent des règles similaires dans leurs législations respectives. Bref, il faudra maintenir la pression.
Globalement, en revanche, il convient de saluer cette volonté d’instaurer plus de transparence dans le système politique. La Suisse est en retard en la matière. Et elle se fait régulièrement tancer par le GRECO (Groupe d’Etat contre la corruption) pour cela.
Un comble pour un pays qui se revendique volontiers comme un modèle de démocratie.