Rentes: le retour
Le parlement fédéral va de nouveau débattre de la prévoyance professionnelle (LPP). Le Conseil fédéral a présenté mercredi en fin d’après-midi une réforme du deuxième pilier devant assurer une meilleure stabilité du système de retraite.
Pour une fois, on n’a pas cherché à faire payer la facture aux femmes en relevant l’âge du départ à l’AVS. Ce qui constitue une nouvelle rassurante, même si ce n’est probablement que partie remise. En revanche, le projet de loi du gouvernement – qui fait suite à un accord entre partenaires sociaux – prévoit une baisse des rentes servies par le deuxième pilier. Ceci via une baisse du taux de conversion. Ce recul est compensé, durant une période transitoire, par un supplément de rente, financé par une cotisation supplémentaire de 0,5% sur le revenu soumis à l’AVS.
D’autres mesures positives visent à réduire la pénalisation des travailleurs âgés sur le marché du travail car soumis à des charges sociales plus élevées. Ou encore à favoriser les personnes à bas revenu, exclues du système de prévoyance. Il faut maintenant que les calculettes tournent à plein régime pour voir qui gagne et qui perd dans cet exercice.
On relèvera toutefois à ce stade que ce sont les revenus du travail qui sont mis à contribution. Une faiblesse de la réforme, puisque le ratio de la répartition des richesses produites entre le travail et le capital est de plus en plus défavorable au premier. C’est sans doute la faiblesse de la réforme (fragile par ailleurs, une partie du patronat est déjà en embuscade). Elle tient du travail d’horloger mais ne s’attaque pas aux causes structurelles de la péjoration des rentes: des rapports sociaux de plus en plus inégaux, et un déséquilibre inhérent au deuxième pilier sapé par une chute des taux d’intérêt.