Édito

Pierre Maudet, la diagonale du fou

Pierre Maudet, la diagonale du fou
Pierre Pierre Maudet lors de la conférence de presse de ce 29 octobre. KEYSTONE
Affaire Maudet

Enfin! Il y a deux ans déjà, Le Courrier appelait de ses vœux la démission du conseiller d’Etat Pierre Maudet. Mais pourquoi le fait-il seulement aujourd’hui? La justice lui reproche l’acceptation d’un avantage dans le cadre de son voyage à Abu Dhabi, il a menti à la population, ses collègues du gouvernement l’ont humilié, son propre parti l’a exclu et ses collaborateurs souffrent. N’importe qui, à sa place, aurait depuis longtemps jeté l’éponge. Lui s’est accroché à son siège. Le magistrat aurait eu tout loisir de poursuivre cette stratégie. Un recours contre la décision de ses collègues de l’évincer avait de bonnes chances d’aboutir, au vu du précédent Jean-Charles Legrix à Neuchâtel.

En commanditant cet audit, le Conseil d’Etat est visiblement parvenu à ses fins. Incapable de forcer la main de Pierre Maudet, il a utilisé un subterfuge. Le gouvernement genevois s’inquiète de la santé de ses employés? Fort bien. Un intérêt à géométrie variable, cependant. Pierre Maudet n’a pas manqué de rappeler que nous rapportions régulièrement, dans nos colonnes, des cas de souffrance au travail au sein de l’Etat de Genève, et même des idées suicidaires chez des fonctionnaires poussés à bout. Qu’on songe à la lanceuse d’alerte de l’Office des poursuites.

Quant à Pierre Maudet, s’il démissionne enfin, c’est pour mieux se représenter. Sans argent. Sans parti. Et sans électeurs, serait-on tenté d’ajouter. Mais avec un ego qui dépasse l’entendement. La campagne pour l’élection complémentaire devrait avoir lieu au printemps. Au moment même où devrait débuter son procès. Une stratégie illisible. Ou une pure folie?

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