Le loup
Arrivée programmée des meutes, agriculture de montagne assassinée, désarroi et souffrance des montagnards, joie des pro-loup.
Un paysan de montagne travaille souvent septante heures par semaine, sans compter celles de son épouse qui ne reçoit aucun salaire. Seule la lumière du jour qui s’en va met fin à leur labeur. Parmi les pro-loups, certains divisent par deux ce temps de travail et s’offrent des vacances de rêve.
«Votre alpage, comme de nombreux en Valais, n’est pas protégeable. Vous ne toucherez aucune indemnité.» C’est la sentence. Cet été, les moutons y étaient alpés. Les propriétaires, depuis des générations, vendaient le fromage. Après les attaques, les moutons ont quitté l’alpage. Pour toujours. C’était une entreprise familiale. Les pro-loups ont exproprié son étendue pour l’offrir au loup. Qu’a-t-elle reçu en échange?
Et que deviendront les modestes troupeaux de chèvres et de moutons broutant dans les clairières et pâturages boisés. Ces espaces se couvriront de ronces. Et, dans les alpages, les jeunes bovins, non protégeables? Point d’étable, aucune cabane pour les bergers. Et les chevreuils et chamois sont déjà en régression dans maints endroits.
Les amis du loup préfèrent leur hurlement à la mélodie des cloches des troupeaux. Rêvent-ils d’un pays où les paysans s’en seraient allés vers un ailleurs jamais rêvé et où le loup serait roi?
René Fellay,
Versegères (VS)